© Mairie de Paris
Toi qui passes,
souviens-toi
Auschwitz-Birkenau
Camp ouvert en 1940 et 1942
© Vincent Gerbet
Description du monument
La sculpture, inaugurée le 26 juin 1949, est due à Françoise Salmon, déportée à Auschwitz. Elle est composée d’une colonne en lave de Volvic à peine dégrossie d’où se dégage la forme simplifiée d’un déporté. La tête disproportionnée par rapport au corps exprime la primauté de l’esprit sur la matière qui permet à l’individu de survivre et de lutter contre la volonté d’anéantissement, d’asservissement et de déshumanisation.
Sur une dalle au pied de la sculpture, une plaque avec ces mots :
1941-1945
Auschwitz-Birkenau
Camp nazi d’extermination.
___
Victimes des persécutions antisémites
de l’occupant allemand
et du gouvernement
collaborateur de Vichy,
76 000 juifs de France, hommes, femmes
et enfants furent déportés à Auschwitz.
La plupart périrent dans les chambres à gaz.
___
Victimes de la répression policière,
3 000 résistants et patriotes
connurent à Auschwitz
la souffrance et la mort.
___
Un peu de terre et de cendres d’Auschwitz
perpétuent, ici, le souvenir de leur martyre.
Plus bas, une citation de Paul Eluard :
« Lorsqu’on ne tuera plus
ils seront bien vengés.
Le seul vœu de justice a pour écho la vie »
Ce monument permet de rappeler l’extermination du peuple juif voulue par Hitler, dont la haine est évoquée dès 1924 dans son livre Mein Kampf, et systématiquement programmée par les nazis.
© Vincent Gerbet
Le camp d’Auschwitz-Birkenau
Le plus grand complexe concentrationnaire du IIIème Reich est situé à 70 km de Cracovie, en Pologne.
Plan du complexe
© Musée d’Auschwitz
Ce complexe regroupe trois camps :
Le camp de concentration d’AUSCHWITZ I
Ancienne caserne, il a ouvert en mai 1940, en périphérie de la ville d’Oswiecim, « Auschwitz » en allemand, est destiné à l’internement des opposants et juifs, allemands et polonais, ainsi que les « asociaux », prostituées, homosexuels, handicapés, Témoins de Jehovah…
La société IG Farben exploite cette main d’œuvre.
En été 1941, 10 000 prisonniers de guerre soviétiques réaménagent le camp.
À l’automne, 600 survivants servent de cobayes pour l’expérimentation de chambres à gaz avec le Zyklon B.
© Musée d’Auschwitz
Le camp d’extermination d’AUSCHWITZ II (BIRKENAU)
Ouvert en 1942, il devient le principal lieu de déportation des Juifs et des Tsiganes d’Allemagne et des pays occupés. C’est un centre de mise à mort. Après une sélection, les détenus les plus faibles, femmes, enfants, vieillards sont envoyés dans les chambres à gaz. Les plus forts, hommes et femmes, sont dirigés vers des kommandos de travail.
Dans le camp sont construites quatre chambres à gaz jumelées à des fours crématoires, qui entrent en service entre mars et juin1943 et constituent le centre de mise à mort industrielle : les Krematorium KII, KIII, KIV, KV. Ces installations permettent d’accélérer l’assassinat des populations juives.
Le camp de travail d’AUSCHWITZ III
Appelé BUNA-MONOWITZ, il a ouvert en octobre 1942, à 14 km de Birkenau, près de Monowitz.
Les déportés de ce camp servent de main d’œuvre pour l’usine de caoutchouc de Buna. (voir Monument de Buna-Monowitz)
Les victimes
La doctrine nazie repose sur la supériorité de la nation allemande sur toutes les autres.
Sa politique d’expansion vise la domination de l’Europe. Elle prévoit la mise en place d’une démographie nouvelle reposant sur l’inégalité biologique et l’élimination des peuples considérés comme inférieurs : Juifs, Slaves, Roms.
1 300 000 hommes, femmes, enfants de toute l’Europe sont assassinés dans les chambres à gaz parce que Juifs.
La rampe d’arrivée
© AFMD 75
Dès la descente des trains, les SS sélectionnent celles et ceux qui peuvent être utilisés comme main d’œuvre pour faire fonctionner le camp ou comme cobayes pour des expériences médicales : 270 000 hommes et 130 000 femmes sont tatoués d’un matricule sur le bras gauche, une spécificité du camp d’Auschwitz. Tous les autres sont immédiatement gazés.
Les survivants ont témoigné : « Ici tu rentres par la porte et tu sors par la cheminée ».
A Birkenau et dans tous les autres camps d’extermination : les Sonderkommandos juifs sont chargés de sortir les cadavres des chambres à gaz, de les incinérer dans des fours crématoires après les avoir dépouillés de leurs bijoux et dents en or. Les cendres sont ensuite jetées dans un étang.
La plupart des Sonderkommandos seront exécutés par gaz, par balles, par pendaison.
Lors de l’évacuation du camp, 80 ont réussi à rejoindre les colonnes des 58 000 détenus dans les marches de la mort.
76 000 Juifs déportés de France, dont 11 450 enfants, dans 79 convois : 3 800 ont survécu.
Les autres victimes :
70 000 Polonais, non juifs, opposants au régime ;
20 000 Roms et Sintis ;
15 000 prisonniers de guerre soviétiques.
Des résistants français dans trois convois (voir ci-dessous)
Les expériences pseudo-médicales
Les médecins nazis ont pratiqué des « recherches médicales » sur les détenus.
Ils ont inoculé de maladies comme le paludisme, la fièvre jaune pour mettre au point de nouveaux traitements, des vaccins.
Le docteur Mengele a utilisé des jumeaux pour ses expériences sur l’hérédité, par exemple ils les tuent afin de prélever leurs organes pour des études d’anatomie comparée.
Des stérilisations sont pratiquées sur des adultes et enfants juifs ou tsiganes par une importante irradiation aux rayons X, destinée à détruire leurs organes génitaux. Ces stérilisations s’inscrivent dans la politique démographique du Reich à l’égard des races inférieures qu’il faut empêcher de se reproduire. Après d’atroces souffrances, la plupart des survivants sont tués d’une piqure de phénol dans le cœur.
Les stérilisations ont principalement lieu dans le bâtiment 10 du camp d’Auschwitz I.
Les principaux médecins de ce block se nomment Carl Clauberg, Horst Schumann, Eduard Wirths et Bruno Weber
Le block 10 de Auschwitz I
© AFMD 75
Les kommandos
Une quarantaine de kommandos sont ouverts.
Plusieurs kommandos de travaux agricoles sont constitués au printemps 1941.
Entre 1941 et 1943 sont créées de véritables exploitations de culture et d’élevage.
Les détenus travaillent dans des usines, des mines, des forges appartenant à de grands consortiums allemands tels que IG-Farben-Industrie, Berghutte, Oberschlesische Hydrierwerke AG, Energieversorgung Oberschlesien A.G, Hermann Goring-Werke, Siemens-Schuckert, Rheinmetall-Borsig.
Ils travaillent également pour les chemins de fer allemands, dans des cimenteries à Goleszow, dans des mines de houille à Jawiszowice, dans les usines de Buna-Werke à Monowitz et dans l’usine de chaussures de Chelmek dans le kommando de Brobek (à Auschwiz III).
Le kommando « kanada » a utilisé 1 500 à 2 000 détenus. Son nom, inventé par les détenus, a été repris par les Nazis. « C’est l’endroit où l’on trouve tout » comme au Canada !
Formé de 30 entrepôts au sein du camp, ce kommando rassemble tous les biens des nouveaux détenus qui avaient le droit d’emporter 45 kilos. Ces derniers devaient laisser leurs valises sur le quai et marcher le long de la « Judenrampe » avant d’être sélectionnés soit pour le travail, soit pour la chambre à gaz. Ces biens étaient transportés par camions au « kanada ». Les détenus les triaient, décousaient les ourlets des vêtements pouvant cacher des bijoux ou de l’argent.
Un entrepôt du « kanada »
© Anonyme
La résistance à Auschwitz
Les actes de résistance dans ce camp avaient pour objectifs de :
– transmettre des informations vers le monde libre et réunir des documents destinés à confondre les criminels nazis ;
– lutter pour la conquête des postes de responsabilité interne par des détenus politiques ;
– préparer des évasions en liaison avec la résistance extérieure ;
– repérer et éliminer des indicateurs de la section politique ;
– apporter aide et assistance aux autres détenus ;
– préparer le déclenchement de l’insurrection finale.
Des cellules clandestines essayaient de copier les registres du Bunker et de la morgue, la liste des détenus assassinés, les plans des crématoires et des chambres à gaz, les numéros des convois et les listes des noms les accompagnant afin de rassembler des preuves.
La Libération du complexe d’Auschwitz
Un extrait des archives du camp d’Auschwitz relate la fin du camp après le dernier appel général du 17 janvier 1945.
Le 20 janvier 1945, le SS Obergruppenfuhrer Schause, chef de la SS, donne l’ordre de supprimer ceux qui ne pourront être évacués. 200 prisonnières juives sont fusillées.
Le même jour, les SS font sauter les crématoires KII et KIII.
Devant l’avancée des soldats soviétiques, 60 000 détenus sont évacués et mis sur les routes dans la neige et le froid en direction des camps du centre de l’Allemagne.
Les routes d’évacuation
© Musée d’Auschwitz AFMD 75
Le 25 janvier, une équipe du Service de renseignement et du maintien de l’ordre de la SS (le SD, Sicherheitsdienst) arrive pour liquider les prisonniers restés en vie. Alors qu’ils sont en train de ranger les prisonniers en colonne, ils apprennent que le camp est menacé d’être encerclé par l’Armée soviétique. Elle s’enfuit avec les SS en laissant les prisonniers.
Le 26 janvier 1945, à 1heure du matin, les derniers SS qui ont comme tâche de camoufler les dernières traces des crimes dynamitent le dernier crématoire, le KV à Birkenau.
Le 27 janvier 1945, à 15 heures, le camp d’Auschwitz est libéré par l’Armée rouge.
Le général Petrenko entre dans le camp avec le gros des troupes soviétiques. Les soldats découvrent 8 000 moribonds. Ils installent aussitôt un hôpital, des cuisines mobiles avec du ravitaillement, des lieux pour se laver. Le général déclare : « C’était un tableau inouï. Des détenus émaciés, en vêtement rayés s’approchaient de nous et nous parlait dans différentes langues. Même si j’avais vu bien des fois des hommes mourir au front, comment ne pas être bouleversé par ces prisonniers transformés en véritables squelettes vivants par la cruauté jamais vue des nazis, … J’ai vu aussi des enfants. C’était vraiment terrible : ils avaient le ventre gonflé par la faim, les yeux vagues, des jambes très maigres, des bras comme des cordes et tout le reste ne semblait pas humain, comme si c’était cousu. Les gamins se taisaient et ne montraient que les numéros qu’on leur avait tatoués sur le bras. Ils n’avaient pas de larmes. J’ai vu comment ils essayaient d’essuyer des yeux qui restaient secs. »
Cette date du 27 janvier a été proclamée :
« Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité ».
Porte d’entrée, « Arbeit Macht Frei » « Le travail rend libre »
© AFMD 75
Trois convois de Résistants partis de France dirigés vers Auschwitz
1 – « Le convoi des 45000 » : Le 6 juillet 1942, un convoi de 1 175 résistants quitte le camp de Compiègne-Royallieu et arrive à Auschwitz le 8 juillet. Ils reçoivent les matricules 45157 à 46 326 et seront tatoués.
2 – « Le convoi des 31 000 » : Le 24 janvier 1943, un convoi de 230 résistantes part du même lieu et arrive à Auschwitz le 27 janvier. Elles reçoivent les matricules 31625 à 31 854 et sont immédiatement tatouées.
3 – « Le convoi des Tatoués » : Le 27 avril 1944, 1 655 résistants quittent Compiègne et arrivent à Auschwitz le 30 avril. Les hommes sont tatoués des matricules de 184 936 à 186 590.
1 – « Le convoi des 45 000 »
Parti du Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu, le 6 juillet 1942. C’est le premier convoi de déportés politiques dirigé sur Auschwitz. Composé de militants communistes et syndicalistes, il comprend aussi une cinquantaine de Juifs : des ouvriers, mineurs, cheminots, arrêtés pour cause de grèves ou d’actes de résistance (tracts, journaux clandestins, sabotages…), des élus de la zone occupée arrêtés en grande majorité après le pacte germano-soviétique ; Tous arrêtés par la police française.
1 170 hommes arrivent à Auschwitz le 8 juillet 1942. Ils sont enregistrés, reçoivent un matricule de 45 157 à 46 326. On leur attribue d’abord le triangle vert des « droits communs » puis le triangle rouge des « politiques ». Ils sont traités comme des « NN » (« Nacht und Nebel ») : pas le droit d’écrire ni de recevoir des colis, personne ne doit savoir où ils se trouvent.
Le lendemain, ils sont dirigés sur Birkenau où ils participent à la construction du camp.
Par la suite, ils sont répartis entre Auschwitz I et Birkenau.
Après huit mois de détention, seuls 179 survivent (154 à Auschwitz, 25 à Birkenau).
En juillet 1943, les survivants de Birkenau retournent à Auschwitz. Certains « 45 000 » accèdent à des postes de responsabilité en entrant dans un réseau créé par des communistes autrichiens et des résistants polonais. Ils sont témoins d’expériences médicales sur les femmes dans le bloc 10 et témoins de l’extermination des Tziganes et des Juifs.
En août 1944, certains sont envoyés à Gros-Rosen, à Sachsenhausen ou à Mauthausen.
A la fin de la guerre, 119 des 1 170 « 45 000 » sont encore en vie, ce qui, avec 89 % de mortalité fait de ce convoi celui qui a eu le taux de mortalité le plus élevé de tous les convois de répression.
Résistants décédés
© Musée d’Auschwitz- AFMD 75
2 – « Le convoi des 31000 »
Ce convoi présente de nombreuses particularités. Il a été dirigé vers Auschwitz alors que les autres femmes déportées par mesure de répression ont été dirigées vers le camp de femmes de Ravensbrück.
Sur les 230 femmes déportées le 24 janvier 1943, 222 avaient été détenues au Fort de Romainville (camp d’internement allemand en France) pendant plusieurs mois, ce qui les a aidées par la suite puisqu’elles se connaissaient.
De milieux sociaux très divers, la plupart appartiennent à la classe ouvrière.
85% sont résistantes, 50% sont communistes arrêtées après le démantèlement de leurs groupes de résistance ; 26% pleurent leur compagnon fusillé.
Le 24 au matin, elles rejoignent la gare de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons à bestiaux d’un convoi dans lequel 1 450 détenus hommes sont montés la veille.
À Halle, près de Leipzig, le train se divise : les hommes sont dirigés vers le camp de Sachsenhausen, les femmes à Auschwitz où elles arrivent le 26 au soir.
Erestent dans le train toute la nuit et le lendemain passent le portail de Birkenau en chantant la Marseillaise.
Les mois d’hiver sont terriblement meurtriers. Une épidémie de typhus, la neige, une course dans le froid alors qu’elles ont passé la journée dehors, immobiles, envoient les plus faibles à la chambre à gaz. Le 10 février 1943, quatorze d’entre elles décèdent.
Dans son livre Le convoi du 24 janvier, la survivante Charlotte Delbo témoigne qu’en avril 1943, elles n’étaient plus que 70 encore en vie malgré une entraide exceptionnelle.
Transférées à Ravensbrück, puis vers d’autres camps comme celui de Mauthausen, les rescapées sont libérées en mars et avril 1945.
49 survivantes sur 230 rentreront en France. Le taux de mortalité de ce convoi est de 79 %.
Résistantes Pauline Caillot et Joséphine Bizarri-Umido décédées
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris et de l’association Mémoire Vive
3 – « Le convoi des Tatoués »
Le 27 avril 1944 part du Frontstalag 122 de Compiègne un convoi de 1 655 hommes.
Tous résistants, âgés de 16 à 73 ans, ils ont été tenus au secret dans des prisons françaises (Fresnes et la Santé à Paris, Lille, Caen, Eysses, Fort Hâ à Bordeaux, Montluc à Lyon, Marseille, Rouen…).
Le voyage dure quatre jours et trois nuits. Ils arrivent à Auschwitz le 30 avril.
On les emmène en colonnes par 5 au camp de quarantaine appelé les « écuries de la mort », tout près du complexe de la mise à mort.
Ils sont enregistrés, tatoués d’un matricule de 184 936 à 186 590, rasés, désinfectés au crésyl et vêtus de leur tenue de déportés. Ils restent cinq jours dans les écuries.
Le 12 mai, un convoi est formé, laissant 92 malades (qui partiront plus tard), complété par des Tchèques et des Polonais pour constituer un convoi de 1 560 hommes.
Ce transport arrive à Buchenwald où ils sont à nouveau enregistrés : un nouveau matricule leur est attribué, poché sur un tissu blanc, avec un triangle rouge et un F noir pour Français.
Le 24 mai, un millier de « Tatoués » sont transférés à Flossenbürg, camp situé à 5 km de la frontière tchécoslovaque, où le climat est très rude. Contrairement à Buchenwald où l’administration est aux mains de communistes allemands, dans ce camp elle est aux mains de droits communs. La situation de ces résistants est très difficile.
Certains servent de main d’œuvre à la carrière ou à l’usine Messerschmitt, d’autres sont envoyés dans les kommandos extérieurs de Floha et Hersbruck.
À la fin de la guerre, les « marches de la mort » au départ de Flossenbürg sont terribles.
À la libération, beaucoup meurent de dysenterie ou de typhus.
Dans ce convoi, presque 50% de taux de mortalité,
Dont le poète Robert Desnos, mort le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp de Theresiendstadt.
Comment expliquer la destination de ce convoi ?
Y-a-t-il eu une erreur administrative ? Le convoi était peut-être destiné à être dirigé vers Buchenwald ? L‘hypothèse émise est que ces déportés avaient été envoyés à Auschwitz pour y être tués immédiatement en représailles après la mort par fusillade du collaborateur Pierre Pucheu, Ministre de l’Intérieur, condamné après un procès un mois plus tôt. Hypothèse incertaine car pourquoi auraient-ils été tatoués ? On ne sait toujours pas.
Sources
– Fondation de la mémoire et de la Déportation, revue Mémoire Vivante, n°41, dossier Auschwitz, 2004
– Le Cercle d’étude de la Shoah et des associations locales du Midi-Pyrénées, Colloque Auschwitz : Mémoire, Histoire et transmission, 2005
– Mémoire Vive des convois des 45 000 et 31 000 d’Auschwitz-Birkenau
– http://www.memoirevive.org/
– https://fr.wikipedia.org>wiki>Auschwitz
– BESSIERE André, Destination Auschwitz avec Robert Desnos, Ed. L’Harmattan, coll. Mémoires du XXème siècle, 2003
– DELBO Charlotte, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965
– FONTAINE Thomas, Déportations et génocide – L’impossible oubli, éd. Tallandier, coll. Contemporaine, 2009
– FONTAINE Thomas, Les oubliés de Romainville – un camp allemand en France (1940-1944), éd. Tallandier, coll. Albums Illustrés, 2005
– TRIEBEL Agnès, La déportation dans les camps nazis, NANE Editions, Les collections du Citoyen, 2013
Auschwitz-Birkenau
Camp ouvert en 1940 et 1942
© Vincent Gerbet
Description du monument
La sculpture, inaugurée le 26 juin 1949, est due à Françoise Salmon, déportée à Auschwitz. Elle est composée d’une colonne en lave de Volvic à peine dégrossie d’où se dégage la forme simplifiée d’un déporté. La tête disproportionnée par rapport au corps exprime la primauté de l’esprit sur la matière qui permet à l’individu de survivre et de lutter contre la volonté d’anéantissement, d’asservissement et de déshumanisation.
Sur une dalle au pied de la sculpture, une plaque avec ces mots :
1941-1945
Auschwitz-Birkenau
Camp nazi d’extermination.
___
Victimes des persécutions antisémites
de l’occupant allemand
et du gouvernement
collaborateur de Vichy,
76 000 juifs de France, hommes, femmes
et enfants furent déportés à Auschwitz.
La plupart périrent dans les chambres à gaz.
___
Victimes de la répression policière,
3 000 résistants et patriotes
connurent à Auschwitz
la souffrance et la mort.
___
Un peu de terre et de cendres d’Auschwitz
perpétuent, ici, le souvenir de leur martyre.
Plus bas, une citation de Paul Eluard :
« Lorsqu’on ne tuera plus
ils seront bien vengés.
Le seul vœu de justice a pour écho la vie »
Ce monument permet de rappeler l’extermination du peuple juif voulue par Hitler, dont la haine est évoquée dès 1924 dans son livre Mein Kampf, et systématiquement programmée par les nazis.
© Vincent Gerbet
Le camp d’Auschwitz-Birkenau
Le plus grand complexe concentrationnaire du IIIème Reich est situé à 70 km de Cracovie, en Pologne.
Plan du complexe
© copyright Musée d’Auschwitz
Ce complexe regroupe trois camps :
Le camp de concentration d’AUSCHWITZ I
Ancienne caserne, il a ouvert en mai 1940, en périphérie de la ville d’Oswiecim, « Auschwitz » en allemand, est destiné à l’internement des opposants et juifs, allemands et polonais, ainsi que les « asociaux », prostituées, homosexuels, handicapés, Témoins de Jehovah…
La société IG Farben exploite cette main d’œuvre.
En été 1941, 10 000 prisonniers de guerre soviétiques réaménagent le camp.
À l’automne, 600 survivants servent de cobayes pour l’expérimentation de chambres à gaz avec le Zyklon B.
© copyright Musée d’Auschwitz
Le camp d’extermination d’AUSCHWITZ II (BIRKENAU)
Ouvert en 1942, il devient le principal lieu de déportation des Juifs et des Tsiganes d’Allemagne et des pays occupés. C’est un centre de mise à mort. Après une sélection, les détenus les plus faibles, femmes, enfants, vieillards sont envoyés dans les chambres à gaz. Les plus forts, hommes et femmes, sont dirigés vers des kommandos de travail.
Dans le camp sont construites quatre chambres à gaz jumelées à des fours crématoires, qui entrent en service entre mars et juin1943 et constituent le centre de mise à mort industrielle : les Krematorium KII, KIII, KIV, KV. Ces installations permettent d’accélérer l’assassinat des populations juives.
Le camp de travail d’AUSCHWITZ III
Appelé BUNA-MONOWITZ, il a ouvert en octobre 1942, à 14 km de Birkenau, près de Monowitz.
Les déportés de ce camp servent de main d’œuvre pour l’usine de caoutchouc de Buna. (voir Monument de Buna-Monowitz)
Les victimes
La doctrine nazie repose sur la supériorité de la nation allemande sur toutes les autres.
Sa politique d’expansion vise la domination de l’Europe. Elle prévoit la mise en place d’une démographie nouvelle reposant sur l’inégalité biologique et l’élimination des peuples considérés comme inférieurs : Juifs, Slaves, Roms.
1 300 000 hommes, femmes, enfants de toute l’Europe sont assassinés dans les chambres à gaz parce que Juifs.
La rampe d’arrivée
© AFMD 75
Dès la descente des trains, les SS sélectionnent celles et ceux qui peuvent être utilisés comme main d’œuvre pour faire fonctionner le camp ou comme cobayes pour des expériences médicales : 270 000 hommes et 130 000 femmes sont tatoués d’un matricule sur le bras gauche, une spécificité du camp d’Auschwitz. Tous les autres sont immédiatement gazés.
Les survivants ont témoigné : « Ici tu rentres par la porte et tu sors par la cheminée ».
A Birkenau et dans tous les autres camps d’extermination : les Sonderkommandos juifs sont chargés de sortir les cadavres des chambres à gaz, de les incinérer dans des fours crématoires après les avoir dépouillés de leurs bijoux et dents en or. Les cendres sont ensuite jetées dans un étang.
La plupart des Sonderkommandos seront exécutés par gaz, par balles, par pendaison.
Lors de l’évacuation du camp, 80 ont réussi à rejoindre les colonnes des 58 000 détenus dans les marches de la mort.
76 000 Juifs déportés de France, dont 11 450 enfants, dans 79 convois : 3 800 ont survécu.
Les autres victimes :
70 000 Polonais, non juifs, opposants au régime ;
20 000 Roms et Sintis ;
15 000 prisonniers de guerre soviétiques.
Des résistants français dans trois convois (voir ci-dessous)
Les expériences pseudo-médicales
Les médecins nazis ont pratiqué des « recherches médicales » sur les détenus.
Ils ont inoculé de maladies comme le paludisme, la fièvre jaune pour mettre au point de nouveaux traitements, des vaccins.
Le docteur Mengele a utilisé des jumeaux pour ses expériences sur l’hérédité, par exemple ils les tuent afin de prélever leurs organes pour des études d’anatomie comparée.
Des stérilisations sont pratiquées sur des adultes et enfants juifs ou tsiganes par une importante irradiation aux rayons X, destinée à détruire leurs organes génitaux. Ces stérilisations s’inscrivent dans la politique démographique du Reich à l’égard des races inférieures qu’il faut empêcher de se reproduire. Après d’atroces souffrances, la plupart des survivants sont tués d’une piqure de phénol dans le cœur.
Les stérilisations ont principalement lieu dans le bâtiment 10 du camp d’Auschwitz I.
Les principaux médecins de ce block se nomment Carl Clauberg, Horst Schumann, Eduard Wirths et Bruno Weber
Le block 10 de Auschwitz I
© AFMD 75
Les kommandos
Une quarantaine de kommandos sont ouverts.
Plusieurs kommandos de travaux agricoles sont constitués au printemps 1941.
Entre 1941 et 1943 sont créées de véritables exploitations de culture et d’élevage.
Les détenus travaillent dans des usines, des mines, des forges appartenant à de grands consortiums allemands tels que IG-Farben-Industrie, Berghutte, Oberschlesische Hydrierwerke AG, Energieversorgung Oberschlesien A.G, Hermann Goring-Werke, Siemens-Schuckert, Rheinmetall-Borsig.
Ils travaillent également pour les chemins de fer allemands, dans des cimenteries à Goleszow, dans des mines de houille à Jawiszowice, dans les usines de Buna-Werke à Monowitz et dans l’usine de chaussures de Chelmek dans le kommando de Brobek (à Auschwiz III).
Le kommando « kanada » a utilisé 1 500 à 2 000 détenus. Son nom, inventé par les détenus, a été repris par les Nazis. « C’est l’endroit où l’on trouve tout » comme au Canada !
Formé de 30 entrepôts au sein du camp, ce kommando rassemble tous les biens des nouveaux détenus qui avaient le droit d’emporter 45 kilos. Ces derniers devaient laisser leurs valises sur le quai et marcher le long de la « Judenrampe » avant d’être sélectionnés soit pour le travail, soit pour la chambre à gaz. Ces biens étaient transportés par camions au « kanada ». Les détenus les triaient, décousaient les ourlets des vêtements pouvant cacher des bijoux ou de l’argent.
Un entrepôt du « kanada »
© Anonyme
La résistance à Auschwitz
Les actes de résistance dans ce camp avaient pour objectifs de :
– transmettre des informations vers le monde libre et réunir des documents destinés à confondre les criminels nazis ;
– lutter pour la conquête des postes de responsabilité interne par des détenus politiques ;
– préparer des évasions en liaison avec la résistance extérieure ;
– repérer et éliminer des indicateurs de la section politique ;
– apporter aide et assistance aux autres détenus ;
– préparer le déclenchement de l’insurrection finale.
Des cellules clandestines essayaient de copier les registres du Bunker et de la morgue, la liste des détenus assassinés, les plans des crématoires et des chambres à gaz, les numéros des convois et les listes des noms les accompagnant afin de rassembler des preuves.
La Libération du complexe d’Auschwitz
Un extrait des archives du camp d’Auschwitz relate la fin du camp après le dernier appel général du 17 janvier 1945.
Le 20 janvier 1945, le SS Obergruppenfuhrer Schause, chef de la SS, donne l’ordre de supprimer ceux qui ne pourront être évacués. 200 prisonnières juives sont fusillées.
Le même jour, les SS font sauter les crématoires KII et KIII.
Devant l’avancée des soldats soviétiques, 60 000 détenus sont évacués et mis sur les routes dans la neige et le froid en direction des camps du centre de l’Allemagne.
Les routes d’évacuation
© Musée d’Auschwitz AFMD 75
Le 25 janvier, une équipe du Service de renseignement et du maintien de l’ordre de la SS (le SD, Sicherheitsdienst) arrive pour liquider les prisonniers restés en vie. Alors qu’ils sont en train de ranger les prisonniers en colonne, ils apprennent que le camp est menacé d’être encerclé par l’Armée soviétique. Elle s’enfuit avec les SS en laissant les prisonniers.
Le 26 janvier 1945, à 1heure du matin, les derniers SS qui ont comme tâche de camoufler les dernières traces des crimes dynamitent le dernier crématoire, le KV à Birkenau.
Le 27 janvier 1945, à 15 heures, le camp d’Auschwitz est libéré par l’Armée rouge.
Le général Petrenko entre dans le camp avec le gros des troupes soviétiques. Les soldats découvrent 8 000 moribonds. Ils installent aussitôt un hôpital, des cuisines mobiles avec du ravitaillement, des lieux pour se laver. Le général déclare : « C’était un tableau inouï. Des détenus émaciés, en vêtement rayés s’approchaient de nous et nous parlait dans différentes langues. Même si j’avais vu bien des fois des hommes mourir au front, comment ne pas être bouleversé par ces prisonniers transformés en véritables squelettes vivants par la cruauté jamais vue des nazis, … J’ai vu aussi des enfants. C’était vraiment terrible : ils avaient le ventre gonflé par la faim, les yeux vagues, des jambes très maigres, des bras comme des cordes et tout le reste ne semblait pas humain, comme si c’était cousu. Les gamins se taisaient et ne montraient que les numéros qu’on leur avait tatoués sur le bras. Ils n’avaient pas de larmes. J’ai vu comment ils essayaient d’essuyer des yeux qui restaient secs. »
Cette date du 27 janvier a été proclamée :
« Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité ».
Porte d’entrée, « Arbeit Macht Frei » « Le travail rend libre »
© AFMD 75
Trois convois de Résistants partis de France dirigés vers Auschwitz
1 – « Le convoi des 45000 » : Le 6 juillet 1942, un convoi de 1 175 résistants quitte le camp de Compiègne-Royallieu et arrive à Auschwitz le 8 juillet. Ils reçoivent les matricules 45157 à 46 326 et seront tatoués.
2 – « Le convoi des 31 000 » : Le 24 janvier 1943, un convoi de 230 résistantes part du même lieu et arrive à Auschwitz le 27 janvier. Elles reçoivent les matricules 31625 à 31 854 et sont immédiatement tatouées.
3 – « Le convoi des Tatoués » : Le 27 avril 1944, 1 655 résistants quittent Compiègne et arrivent à Auschwitz le 30 avril. Les hommes sont tatoués des matricules de 184 936 à 186 590.
1 – « Le convoi des 45 000 »
Parti du Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu, le 6 juillet 1942. C’est le premier convoi de déportés politiques dirigé sur Auschwitz. Composé de militants communistes et syndicalistes, il comprend aussi une cinquantaine de Juifs : des ouvriers, mineurs, cheminots, arrêtés pour cause de grèves ou d’actes de résistance (tracts, journaux clandestins, sabotages…), des élus de la zone occupée arrêtés en grande majorité après le pacte germano-soviétique ; Tous arrêtés par la police française.
1 170 hommes arrivent à Auschwitz le 8 juillet 1942. Ils sont enregistrés, reçoivent un matricule de 45 157 à 46 326. On leur attribue d’abord le triangle vert des « droits communs » puis le triangle rouge des « politiques ». Ils sont traités comme des « NN » (« Nacht und Nebel ») : pas le droit d’écrire ni de recevoir des colis, personne ne doit savoir où ils se trouvent.
Le lendemain, ils sont dirigés sur Birkenau où ils participent à la construction du camp.
Par la suite, ils sont répartis entre Auschwitz I et Birkenau.
Après huit mois de détention, seuls 179 survivent (154 à Auschwitz, 25 à Birkenau).
En juillet 1943, les survivants de Birkenau retournent à Auschwitz. Certains « 45 000 » accèdent à des postes de responsabilité en entrant dans un réseau créé par des communistes autrichiens et des résistants polonais. Ils sont témoins d’expériences médicales sur les femmes dans le bloc 10 et témoins de l’extermination des Tziganes et des Juifs.
En août 1944, certains sont envoyés à Gros-Rosen, à Sachsenhausen ou à Mauthausen.
A la fin de la guerre, 119 des 1 170 « 45 000 » sont encore en vie, ce qui, avec 89 % de mortalité fait de ce convoi celui qui a eu le taux de mortalité le plus élevé de tous les convois de répression.
Résistants décédés
© Musée d’Auschwitz- AFMD 75
2 – « Le convoi des 31000 »
Ce convoi présente de nombreuses particularités. Il a été dirigé vers Auschwitz alors que les autres femmes déportées par mesure de répression ont été dirigées vers le camp de femmes de Ravensbrück.
Sur les 230 femmes déportées le 24 janvier 1943, 222 avaient été détenues au Fort de Romainville (camp d’internement allemand en France) pendant plusieurs mois, ce qui les a aidées par la suite puisqu’elles se connaissaient.
De milieux sociaux très divers, la plupart appartiennent à la classe ouvrière.
85% sont résistantes, 50% sont communistes arrêtées après le démantèlement de leurs groupes de résistance ; 26% pleurent leur compagnon fusillé.
Le 24 au matin, elles rejoignent la gare de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons à bestiaux d’un convoi dans lequel 1 450 détenus hommes sont montés la veille.
À Halle, près de Leipzig, le train se divise : les hommes sont dirigés vers le camp de Sachsenhausen, les femmes à Auschwitz où elles arrivent le 26 au soir.
Erestent dans le train toute la nuit et le lendemain passent le portail de Birkenau en chantant la Marseillaise.
Les mois d’hiver sont terriblement meurtriers. Une épidémie de typhus, la neige, une course dans le froid alors qu’elles ont passé la journée dehors, immobiles, envoient les plus faibles à la chambre à gaz. Le 10 février 1943, quatorze d’entre elles décèdent.
Dans son livre Le convoi du 24 janvier, la survivante Charlotte Delbo témoigne qu’en avril 1943, elles n’étaient plus que 70 encore en vie malgré une entraide exceptionnelle.
Transférées à Ravensbrück, puis vers d’autres camps comme celui de Mauthausen, les rescapées sont libérées en mars et avril 1945.
49 survivantes sur 230 rentreront en France. Le taux de mortalité de ce convoi est de 79 %.
Résistantes Pauline Caillot et Joséphine Bizarri-Umido décédées
© Archives de la Préfecture de Police (APP), Paris et de l’association Mémoire Vive
3 – « Le convoi des Tatoués »
Le 27 avril 1944 part du Frontstalag 122 de Compiègne un convoi de 1 655 hommes.
Tous résistants, âgés de 16 à 73 ans, ils ont été tenus au secret dans des prisons françaises (Fresnes et la Santé à Paris, Lille, Caen, Eysses, Fort Hâ à Bordeaux, Montluc à Lyon, Marseille, Rouen…).
Le voyage dure quatre jours et trois nuits. Ils arrivent à Auschwitz le 30 avril.
On les emmène en colonnes par 5 au camp de quarantaine appelé les « écuries de la mort », tout près du complexe de la mise à mort.
Ils sont enregistrés, tatoués d’un matricule de 184 936 à 186 590, rasés, désinfectés au crésyl et vêtus de leur tenue de déportés. Ils restent cinq jours dans les écuries.
Le 12 mai, un convoi est formé, laissant 92 malades (qui partiront plus tard), complété par des Tchèques et des Polonais pour constituer un convoi de 1 560 hommes.
Ce transport arrive à Buchenwald où ils sont à nouveau enregistrés : un nouveau matricule leur est attribué, poché sur un tissu blanc, avec un triangle rouge et un F noir pour Français.
Le 24 mai, un millier de « Tatoués » sont transférés à Flossenbürg, camp situé à 5 km de la frontière tchécoslovaque, où le climat est très rude. Contrairement à Buchenwald où l’administration est aux mains de communistes allemands, dans ce camp elle est aux mains de droits communs. La situation de ces résistants est très difficile.
Certains servent de main d’œuvre à la carrière ou à l’usine Messerschmitt, d’autres sont envoyés dans les kommandos extérieurs de Floha et Hersbruck.
À la fin de la guerre, les « marches de la mort » au départ de Flossenbürg sont terribles.
À la libération, beaucoup meurent de dysenterie ou de typhus.
Dans ce convoi, presque 50% de taux de mortalité,
Dont le poète Robert Desnos, mort le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp de Theresiendstadt.
Comment expliquer la destination de ce convoi ?
Y-a-t-il eu une erreur administrative ? Le convoi était peut-être destiné à être dirigé vers Buchenwald ? L‘hypothèse émise est que ces déportés avaient été envoyés à Auschwitz pour y être tués immédiatement en représailles après la mort par fusillade du collaborateur Pierre Pucheu, Ministre de l’Intérieur, condamné après un procès un mois plus tôt. Hypothèse incertaine car pourquoi auraient-ils été tatoués ? On ne sait toujours pas.
Sources
– Fondation de la mémoire et de la Déportation, revue Mémoire Vivante, n°41, dossier Auschwitz, 2004
– Le Cercle d’étude de la Shoah et des associations locales du Midi-Pyrénées, Colloque Auschwitz : Mémoire, Histoire et transmission, 2005
– Mémoire Vive des convois des 45 000 et 31 000 d’Auschwitz-Birkenau
– http://www.memoirevive.org/
– https://fr.wikipedia.org>wiki>Auschwitz
– BESSIERE André, Destination Auschwitz avec Robert Desnos, Ed. L’Harmattan, coll. Mémoires du XXème siècle, 2003
– DELBO Charlotte, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965
– FONTAINE Thomas, Déportations et génocide – L’impossible oubli, éd. Tallandier, coll. Contemporaine, 2009
– FONTAINE Thomas, Les oubliés de Romainville – un camp allemand en France (1940-1944), éd. Tallandier, coll. Albums Illustrés, 2005
– TRIEBEL Agnès, La déportation dans les camps nazis, NANE Editions, Les collections du Citoyen, 2013
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