La mémoire de la Déportation
durant la Seconde Guerre mondiale
au cimetière du Père Lachaise

© Mairie de Paris

Toi qui passes,
souviens-toi

Buna-Monowitz

Camp ouvert en octobre 1941

© Vincent Gerbet

Description du monument

Inauguré le 4 février 1993, l’ensemble repose sur un socle de granit. Le sculpteur est Louis Mittelberg, connu sous le nom de Tim comme dessinateur de presse. D’origine polonaise, il est fait prisonnier en 1940, avec 217 autres militaires. Il s’évade en 1941 en direction de l’URSS avant l’opération Barbarossa puis vers la Grande-Bretagne où il devient un « Français libre ».

© Vincent Gerbet

 Le sculpteur a placé cinq figures longilignes, décharnées dont la maigreur est accentuée par la lumière qui passe au travers des personnages. Cette lumière qui passe entre les lanières de bronze évoque la tenue rayée des déportés.

Ces sculptures en bronze font immédiatement penser aux silhouettes filiformes de Giacometti, sculpteur et peintre suisse très marqué par les horreurs de la déportation.

Les silhouettes courbées et affaissées témoignent de leur fragilité et de leur souffrance.

Ces cinq déportés rentrent du travail en fin de journée. Un des détenus se tient très droit, la tête levée, l’air digne confiant dans l’avenir. Un autre, penché en avant, pousse une brouette contenant un sixième homme, un camarade mort rappelant la forte mortalité. Il fallait que tout le monde rentre du travail, vivant ou mort pour que les détenus soient comptés lors de l’appel du soir.

Sur le socle de pierre est inscrit : Buna-Monowitz-Auschwitz III et ses Kommandos

Sur une plaque de bronze, en contrebas du socle de pierre, on lit le texte suivant :

De 1941 à 1945, AUSCHWITZ III comptait 39 camps nazis, tous exploités par le trust allemand de la chimie IG-Farbenindustrie : Buna-Monowitz, Blechhammer, Gleiwitz I, II, III, IV, Rajko, Fürstengrube, Günthergrube, Jawischowitz, Jaworzno, Feudenstadt…

30 000 déportés dont 3 500 arrêtés en France, Juifs pour la plupart, y moururent de faim, de froid, sous les coups et d’épuisement, ou désignés par les SS lors des sélections, ils furent exterminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau.

N’OUBLIONS JAMAIS !

                                                           

© AMFD 75

Le camp d’Auschwitz-Monowitz III

Après la création en Haute-Silésie, à l’Ouest de Cracovie, du camp d’Auschwitz, en mai 1940, puis celle du camp d’extermination de Birkenau (Auschwitz II) en octobre 1941, les nazis construisent un camp de travail forcé à quelques kilomètres à l’Est d’Auschwitz I près de la ville de Monowitz : Auschwitz III qui deviendra un camp autonome en novembre 1943.

Il s’agit d’un vaste complexe industriel. Les usines sont administrées à la fois par les nazis et par le groupe IG-Farben qui a investi 700 millions de marks.

D’autres entreprises s’y installent telles que Siemens et Krupp.

La région est riche en matières premières (mines de charbon…). À Monowitz on fabrique principalement du caoutchouc et des carburants synthétiques. Buna étant une marque déposée de la société IG-Farben correspondant à un caoutchouc synthétique, le nom du camp devient Buna-Monowitz. C’est ici que l’on perçoit la collusion entre le régime nazi et les entreprises ayant exploité la main-d’œuvre concentrationnaire. Associée à d’autres entreprises chimiques, IG-Farben a participé à la fabrication du gaz Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz.

30 000 déportés travaillent pour I-G Farben : la majorité des Juifs, des Polonais, des Français (3 500), des Russes, des Allemands. Primo Levi, juif italien, rédigera un des livres les plus pertinents sur la déportation : Si c’est un homme.

Des expériences médicales ont été menées à Monowitz sur des détenus préalablement contaminés et sur lesquels des médicaments ont été testés.

On estime à environ 25 000 ceux qui périrent à Buna-Monowitz. Lorsque les détenus n’étaient plus en état de travailler, ils étaient sélectionnés pour être gazés dans les chambres à gaz de Birkenau.

Près de quarante kommandos dépendent de Monowitz dont Gleiwitz I, II, III, IV ; Rajko ; Blechhammer ; Furstengrube ; Gunthergrube ; Jawischowitz ; Jaworzno ; Feudenstadt…

Le 18 janvier 1945, les 10 à 12 000 détenus restant à Buna-Monowitz sont mis sur les routes dans des « marches de la mort » en direction de Gleiwitz au Nord-Ouest de Monowitz puis vers les camps de concentration à l’Ouest. Il s’agit de partir avant l’arrivée de l’Armée rouge.

Le 27 janvier, lorsque l’Armée rouge libère les 3 camps (Auschwitz I, II et III), il n’y a pratiquement plus de détenus.

Pour les survivants, la Libération aura lieu dans d’autres camps à partir de mai 1945.

La date du 27 janvier est devenue « La journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité »

Sources

– https://memoiresdesdeportations.org/les-camps/pologne-auschwitz-iii-monowitz
https://fr.wikipedia.org>wiki>Monowitz-Buna
– Amis et passionnés du Père Lachaise (APPL) : https://www.appllachaise.net/monument-aux-victimes-de-buna-monowitz- auschwitz-iii/
– BERKOVER André, Matricule A165572, (en coopération avec F.Wehrbach), Société des Gens de Lettres, 2008
– BRAUN Sam, Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu, témoignage, entretien avec Stéphane Guinoiseau, éd. Albin Michel, Paris, 2007
– LEVI Primo Levi, Si c’est un homme (Se questo è un uomo), traduction de Martine Schruoffenegger, éd. Pocket, 1988
– LEVI Primo, Les Naufragés et les Rescapés, (I sommersi e i salvati), éd. Gallimard, Paris, 1989
– PALANT Charles : Je crois au matin», éd. Le Manuscrit/Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 2009
– WIESEL Elie, La Nuit, témoignage, Paris, Les Éditions de Minuit, 1958

Buna-Monowitz

Camp ouvert en octobre 1941

© Vincent Gerbet

Description du monument

Inauguré le 4 février 1993, l’ensemble repose sur un socle de granit. Le sculpteur est Louis Mittelberg, connu sous le nom de Tim comme dessinateur de presse. D’origine polonaise, il est fait prisonnier en 1940, avec 217 autres militaires. Il s’évade en 1941 en direction de l’URSS avant l’opération Barbarossa puis vers la Grande-Bretagne où il devient un « Français libre ».

© Vincent Gerbet

Le sculpteur a placé cinq figures longilignes, décharnées dont la maigreur est accentuée par la lumière qui passe au travers des personnages. Cette lumière qui passe entre les lanières de bronze évoque la tenue rayée des déportés.

Ces sculptures en bronze font immédiatement penser aux silhouettes filiformes de Giacometti, sculpteur et peintre suisse très marqué par les horreurs de la déportation.

Les silhouettes courbées et affaissées témoignent de leur fragilité et de leur souffrance.

Ces cinq déportés rentrent du travail en fin de journée. Un des détenus se tient très droit, la tête levée, l’air digne confiant dans l’avenir. Un autre, penché en avant, pousse une brouette contenant un sixième homme, un camarade mort rappelant la forte mortalité. Il fallait que tout le monde rentre du travail, vivant ou mort pour que les détenus soient comptés lors de l’appel du soir.

Sur le socle de pierre est inscrit : « Buna-Monowitz-Auschwitz III et ses Kommandos

Sur une plaque de bronze, en contrebas du socle de pierre, on lit le texte suivant :

De 1941 à 1945, AUSCHWITZ III comptait 39 camps nazis, tous exploités par le trust allemand de la chimie IG-Farbenindustrie : Buna-Monowitz, Blechhammer, Gleiwitz I, II, III, IV, Rajko, Fürstengrube, Günthergrube, Jawischowitz, Jaworzno, Feudenstadt…

30 000 déportés dont 3 500 arrêtés en France, Juifs pour la plupart, y moururent de faim, de froid, sous les coups et d’épuisement, ou désignés par les SS lors des sélections, ils furent exterminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau.

N’OUBLIONS JAMAIS !

                                                           

© AMFD 75

Le camp d’Auschwitz-Monowitz III

Après la création en Haute-Silésie, à l’Ouest de Cracovie, du camp d’Auschwitz, en mai 1940, puis celle du camp d’extermination de Birkenau (Auschwitz II) en octobre 1941, les nazis construisent un camp de travail forcé à quelques kilomètres à l’Est d’Auschwitz I près de la ville de Monowitz : Auschwitz III qui deviendra un camp autonome en novembre 1943.

Il s’agit d’un vaste complexe industriel. Les usines sont administrées à la fois par les nazis et par le groupe IG-Farben qui a investi 700 millions de marks.

D’autres entreprises s’y installent telles que Siemens et Krupp.

La région est riche en matières premières (mines de charbon…). À Monowitz on fabrique principalement du caoutchouc et des carburants synthétiques. Buna étant une marque déposée de la société IG-Farben correspondant à un caoutchouc synthétique, le nom du camp devient Buna-Monowitz. C’est ici que l’on perçoit la collusion entre le régime nazi et les entreprises ayant exploité la main-d’œuvre concentrationnaire. Associée à d’autres entreprises chimiques, IG-Farben a participé à la fabrication du gaz Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz.

30 000 déportés travaillent pour I-G Farben : la majorité des Juifs, des Polonais, des Français (3 500), des Russes, des Allemands. Primo Levi, juif italien, rédigera un des livres les plus pertinents sur la déportation : Si c’est un homme.

Des expériences médicales ont été menées à Monowitz sur des détenus préalablement contaminés et sur lesquels des médicaments ont été testés.

On estime à environ 25 000 ceux qui périrent à Buna-Monowitz. Lorsque les détenus n’étaient plus en état de travailler, ils étaient sélectionnés pour être gazés dans les chambres à gaz de Birkenau.

Près de quarante kommandos dépendent de Monowitz dont Gleiwitz I, II, III, IV ; Rajko ; Blechhammer ; Furstengrube ; Gunthergrube ; Jawischowitz ; Jaworzno ; Feudenstadt…

Le 18 janvier 1945, les 10 à 12 000 détenus restant à Buna-Monowitz sont mis sur les routes dans des « marches de la mort » en direction de Gleiwitz au Nord-Ouest de Monowitz puis vers les camps de concentration à l’Ouest. Il s’agit de partir avant l’arrivée de l’Armée rouge.

Le 27 janvier, lorsque l’Armée rouge libère les 3 camps (Auschwitz I, II et III), il n’y a pratiquement plus de détenus.

Pour les survivants, la Libération aura lieu dans d’autres camps à partir de mai 1945.

La date du 27 janvier est devenue « La journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité »

Sources

https://memoiresdesdeportations.org/les-camps/pologne-auschwitz-iii-monowitz

https://fr.wikipedia.org>wiki>Monowitz-Buna

Amis et passionnés du Père Lachaise (APPL) : https://www.appllachaise.net/monument-aux-victimes-de-buna-monowitz- auschwitz-iii/

BERKOVER André, Matricule A165572, (en coopération avec F.Wehrbach), Société des Gens de Lettres, 2008

BRAUN Sam, Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu, témoignage, entretien avec Stéphane Guinoiseau, éd. Albin Michel, Paris, 2007.

LEVI Primo Levi, Si c’est un homme (Se questo è un uomo), traduction de Martine Schruoffenegger, éd. Pocket, 1988

LEVI Primo, Les Naufragés et les Rescapés, (I sommersi e i salvati), éd. Gallimard, Paris, 1989

PALANT Charles : Je crois au matin», éd. Le Manuscrit/Fondation pour la Mémoire       de la Shoah, 2009.

WIESEL Elie, La Nuit, témoignage, Paris, Les Éditions de Minuit, 1958

Délégation de Paris des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain 75005 Paris
Contact : afmd.dt75@gmail.com
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