La mémoire de la Déportation
durant la Seconde Guerre mondiale
au cimetière du Père Lachaise

© Mairie de Paris

Toi qui passes,
souviens-toi

FLOSSENBÜRG

Camp ouvert en mai 1938

© Vincent Gerbet

Description du monument

Le monument a été inauguré le 8 octobre 1988 : sa base est constituée d’une stèle de granit extraite de la carrière du camp, posée verticalement.
Au bas de la stèle, sont esquissées les marches de l’escalier menant à la carrière.
Au sommet, en granit rouge, le triangle des déportés politiques avec la lettre F pour français. Au pied, quelques blocs à peine taillés posés de façon chaotique proviennent également de la carrière.
Ce monument révèle le souci pédagogique de l’Amicale de Flossenbürg, de par sa conception très simple et la présence d’une carte de localisation du camp. Cependant, de nos jours, les sigles RFA (République Fédérale d’Allemagne) et RDA (République Démocratique Allemande) sont obsolètes depuis la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 et le traité d’unification signé à Berlin le 31 août 199O.
Sur la colonne est gravé :

Aux déportés
du camp de concentration de
FLOSSENBÜRG
et de ses 95 kommandos

En-dessous est gravé :

A l’intérieur de cette stèle édifiée en granit provenant de la carrière du camp est déposée une urne contenant des cendres recueillies dans l’enceinte du four crématoire de Flossenbürg libéré par la 3e armée américaine le 23 avril 1945

Sur la gauche de la colonne est repris le triangle rouge et est inscrit :

1945-1995
 KZ Flossenbürg
50 Jahrestag der Befreiung (50e anniversaire de la libération)
In Erhfurcht vor den Opfern (en hommage aux victimes)
Gemeinde Flossenbürg (la commune de Flossenbürg)

Le camp de Flossenbürg

© FNDIRP

Flossenbürg, situé à l’est de Nuremberg, en Bavière, dans le Haut Palatinat, à la frontière tchécoslovaque, est un petit village de moins de 1 500 habitants, à 800m d’altitude, en lisière de forêt, dominé par les ruines d’un château fort médiéval.

© Gedenkstaette-flossenbuerg.de

Le camp est créé en mai 1938. Son emplacement est justifié par la présence d’une carrière de granit gérée par la DEST, entreprise de la terre et de la pierre.

Les camps ne doivent plus servir uniquement à interner et à terroriser les adversaires politiques du national-socialisme. La SS veut également tirer un profit économique de la main-d’œuvre concentrationnaire. Flossenbürg s’avère intéressant pour elle en raison de ses importants gisements de granit.

Vue du camp en 1938
© Gedenkstaette-flossenbuerg.de

Les détenus

Une centaine de détenus, droits communs aux « triangles verts » transférés du camp de Dachau, construisent des baraques en bois dès le 3 mai 1938. Ils sont rejoints par des détenus politiques aux « triangles rouges » qui construisent les bâtiments en dur, le portail d’entrée avec sa devise « Arbeit macht frei » (« le travail rend libre »), les bâtiments administratifs, les cuisines, la buanderie, les maisons des SS. À la fin de l’année, les détenus sont 1 500.
La Gestapo incarcère d’abord des opposants allemands puis tchèques, slovènes, polonais, des prisonniers de guerre russes, biélorusses, ukrainiens. Les premiers Juifs arrivent en 1940.
Plus de 2 600 prisonniers s’y trouvent à cette époque. Le taux de mortalité augmente. Pour se débarrasser des cadavres, les SS font ériger un crématoire.
Puis des détenus de toute l’Europe arrivent après être passés par d’autres camps.
Plus des ¾ des prisonniers sont enregistrés au cours de la dernière année dont des milliers de juifs polonais à la suite de l’évacuation des camps de Plaszow, Auschwitz et Groß-Rosen, Quelques jours seulement avant la dissolution du camp, des milliers de détenus du camp de Buchenwald y parviennent au terme de « marches de la mort ».
Des « détenus spéciaux » sont incarcérés dans ce camp (1 500 la dernière année) dont
– des officiers britanniques, membres du SOE (Special Operation Executive), parachutés en       Normandie,
– le pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer, allemand, défenseur des Juifs, qui a transmis aux       Britanniques des preuves de l’extermination des Juifs – sans être cru par ces    derniers -, est arrêté le 5 avril 1943 sous l’inculpation de « démoralisation des troupes » (traduction sémantique de « Zersetzung der Wehrkraft »). Il est transféré à la prison de la Gestapo de la Prinz-Albrecht-Strasse puis, début 1945, dans différents camps avant d’être enfermé à Flossenbürg. Il y est pendu le 9 avril 1945  avec les conjurés de l’opération « Walkyrie » (tentative d’assassinat d’Adolf Hitler du 20 juillet 1944) dont il était proche.

Dietrich Bonhoeffer  et statue à Hambourg
© DR

En ce qui concerne les Français, environ 5 300, aucun n’a été directement déporté de France à Flossenbürg.
Tous ont été préalablement déportés soit à Dachau, soit à Buchenwald ou encore Sachsenhausen ou Auschwitz ce qui explique que ce camp soit très peu connu en France.

Le travail

Dès 1938, tous les détenus travaillent à la carrière.
A partir de 1943, le travail est réorienté vers l’économie de guerre.
Une usine Messerschmitt (production de chasseurs Me 109) y est transférée de Regensburg (Ratisbonne).
La résistance des détenus consiste à saboter les pièces d’usine.

Evacuation du camp

Le 23 avril 1945, la 90e division d’infanterie américaine atteint Flossenbürg où il ne reste que 1 500 détenus malades.
Auparavant, 40 000 ont été évacués soit par le train, soit dans les « marches de la mort » en direction des camps de Dachau, de Buchenwald ou de Sachsenhausen.
5 000 hommes ont trouvé la mort le long des routes d’évacuation.
On estime à 115 000 (84 000 hommes et 16 000 femmes) le nombre de détenus de 47 nationalités à Flossenbürg et dans ses 80 kommandos.
70 000 décès dont 4 771 Français.
Au cours des décennies, le camp a été « oublié »… Il ne restait que quelques ruines au milieu d’habitations résidentielles.

En 1995, l’Allemagne entame, sur le site du camp, la construction d’un mémorial pour lequel les survivants européens s’engagent avec véhémence.

Démolition du camp central en 1964
© gedenkstaette-flossenbuerg.de

Les kommandos extérieurs

Le camp principal compte près de 80 kommandos ouverts à partir de 1942 et surtout en 1944 pour alimenter l’industrie de guerre. Ils se répartissent de Würzburg à Prague, de la Saxe septentrionale jusqu’à la Basse-Bavière. 27 d’entre eux abritent des femmes.
Les deux kommandos les plus importants et parmi les plus meurtriers de l’Allemagne nazie sont Leitmeritz (Litoměřice) près de Theresiendstadt (Terezin) et Hersbruck près de Nuremberg :

Leitmeritz
18 400 déportés passèrent par Leitmeritz
Le premier transport de déportés arrive de Dachau en mars 1944.
Le lieu a été choisi parce qu’il y a une ancienne carrière de pierre à chaux et la possibilité de construire des tunnels sous une colline (30 kms de galeries) pour y installer des usines d’armement, à l’abri des bombardements.
D’immenses travaux sont entrepris avec la construction de voies ferrées, l’arrivée d’eau, d’électricité. Une ancienne caserne de l’armée tchèque à proximité héberge les SS.
Les détenus y produisent des moteurs de chars d’assaut pour Auto Union (aujourd’hui Audi), des pièces pour fusées, des fils de molybdène et de tôle pour Osram…
En avril 1945, 670 femmes arrivent à Leitmeritz, venant de Ravensbrück et de Chemnitz.
Des unités russes libèrent le camp le 9 mai 1945.
Elles démonteront et emporteront en URSS le matériel trouvé dans les tunnels.
18 000 détenus
4 500 décédés, décimés par la maladie (tuberculose, dysenterie, typhus), les accidents dans les galeries, les évacuations « transports » vers Bergen-Belsen.
Le taux de mortalité est tel qu’il a fallu construire un crématoire en avril 1945.

Hersbruck
Hersbruck, situé en Bavière près de Nuremberg, est le deuxième kommando le plus important de Flossenbürg. Son objectif est d’installer une usine souterraine pour la fabrication de moteurs d’avion BMW.
Les premiers déportés arrivent en mai 1944 pour construire des voies ferrées, creuser des tunnels, aménager les galeries, produire ces moteurs d’avion et travailler dans des usines Siemens, AEG, Volkswagen.
Un crématoire est construit.
10 000 déportés
4 000 décès
En mai 1945, la SS évacue 1 600 malades par train et 3 800 à pied vers Dachau.
Plus de 600 meurent dans cette « marche de la mort ».

Deux kommandos principalement de femmes transférées du camp de Ravensbrück, sont situés en Bohême :

Zwodau (Svatava)
Près de 3 000 femmes, originaires d’Allemagne, de France, de Pologne, de Roumanie, de Yougoslavie, et 100 Hongroises juives ; en équipes de 12 heures de nuit et de 12 heures de jour, elles produisent à la chaîne, des bobines d’usinage, des interrupteurs, des appareils de mesure pour l’aviation en faveur de l’entreprise Siemens qui réalisé d’énormes augmentations de son chiffre d’affaires !
Autour du 20 avril 1945, les survivantes ont été mises sur la route en direction de    Tachau près de Karlsberg. Après 3 jours de marche, les SS ont fait faire demi-tour à la colonne. A leur retour, les déportées ont trouvé les traces maquillées du camp détruit, dans lequel elles ont été libérées par les Américains le 7 mai 1945.

Holleischein (Holysov)
D’août 1944 jusqu’à début 1945, le nombre de femmes est de 600 dont 50% de Françaises, suivies à chaque fois d’un quart de Polonaises et de Russes.
Le 6 mars 1945 arrivent 143 Hongroises juives en provenance du kommando extérieur des usines « Siemens-Schukert » situé à Nüremberg, puis 259 détenues en provenance des kommandos dissous de cette même région.
Les femmes servent de main d’oeuvre pour travailler dans des usines d’armement.
Parallèlement, environ 200 détenus du camp des hommes sont affectés à la   construction d’un stand de tir.
Hélène Lignier, Noémie Suchet et Simone Michel-Levy, résistantes françaises, accusées de sabotage, ont reçu 25 coups de bâton au printemps 1945 puis, transférées au camp principal de Flossenbürg, elles sont pendues le 13 avril 1945.
Simone Michel-Levy a été faite Compagnon de la Libération en septembre 1945. Les détenus, libérés par l’Holy Cross Brigade (partisans polonais) le 5 mai 1945, sont pris en charge deux jours plus tard par l’armée américaine.

Françaises et Français à Zwodau (à gauche) et Holleischen (à droite)
Photos prises par les soldats libérateurs
© archives Breton/Marchelidon

Sources

https://www.gedenkstaette-flossenbuerg.de
– Catalogue tiré de l’exposition : Camp de concentration de Flossenbürg 1938-1945, éd. KZ – Gedenkstäte Flossenbürg
– Association (française) des Déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg & Kommandos : https://asso-flossenburg.com
– Fondation de la Mémoire de la Déportation, revue Mémoire vivante, n°36, 2003
– https://fondationmemoiredeportation.com
– http://www.bddm.org/aud/camps.php?id=Flossenbürg, Hersbruck
– https://en.wikipedia.org/wiki/Leitmeritz_concentration_camp
– RUBY, Marcel, Le Livre de la Déportation, éd. Robert Laffont, Paris, 1995

Flossenbürg

Camp ouvert en mai 1938

© Vincent Gerbet

Description du monument

Le monument a été inauguré le 8 octobre 1988 : sa base est constituée d’une stèle de granit extraite de la carrière du camp, posée verticalement.
Au bas de la stèle, sont esquissées les marches de l’escalier menant à la carrière.
Au sommet, en granit rouge, le triangle des déportés politiques avec la lettre F pour français. Au pied, quelques blocs à peine taillés posés de façon chaotique proviennent également de la carrière.
Ce monument révèle le souci pédagogique de l’Amicale de Flossenbürg, de par sa conception très simple et la présence d’une carte de localisation du camp. Cependant, de nos jours, les sigles RFA (République Fédérale d’Allemagne) et RDA (République Démocratique Allemande) sont obsolètes depuis la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 et le traité d’unification signé à Berlin le 31 août 199O.
Sur la colonne est gravé :

Aux déportés
du camp de concentration de
FLOSSENBÜRG
et de ses 95 kommandos

En-dessous est gravé :

A l’intérieur de cette stèle édifiée en granit provenant de la carrière du camp est déposée une urne contenant des cendres recueillies dans l’enceinte du four crématoire de Flossenbürg libéré par la 3e armée américaine le 23 avril 1945

Sur la gauche de la colonne est repris le triangle rouge et est inscrit :

1945-1995
 KZ Flossenbürg
50 Jahrestag der Befreiung (50e anniversaire de la libération)
In Erhfurcht vor den Opfern (en hommage aux victimes)
Gemeinde Flossenbürg (la commune de Flossenbürg)

Le camp de Flossenbürg

© FNDIRP

Flossenbürg, situé à l’est de Nuremberg, en Bavière, dans le Haut Palatinat, à la frontière tchécoslovaque, est un petit village de moins de 1 500 habitants, à 800m d’altitude, en lisière de forêt, dominé par les ruines d’un château fort médiéval.

© Gedenkstaette-flossenbuerg.de

Le camp est créé en mai 1938. Son emplacement est justifié par la présence d’une carrière de granit gérée par la DEST, entreprise de la terre et de la pierre.

Les camps ne doivent plus servir uniquement à interner et à terroriser les adversaires politiques du national-socialisme. La SS veut également tirer un profit économique de la main-d’œuvre concentrationnaire. Flossenbürg s’avère intéressant pour elle en raison de ses importants gisements de granit.

Vue du camp en 1938
© Gedenkstaette-flossenbuerg.de

Les détenus

Une centaine de détenus, droits communs aux « triangles verts » transférés du camp de Dachau, construisent des baraques en bois dès le 3 mai 1938. Ils sont rejoints par des détenus politiques aux « triangles rouges » qui construisent les bâtiments en dur, le portail d’entrée avec sa devise « Arbeit macht frei » (« le travail rend libre »), les bâtiments administratifs, les cuisines, la buanderie, les maisons des SS. À la fin de l’année, les détenus sont 1 500.
La Gestapo incarcère d’abord des opposants allemands puis tchèques, slovènes, polonais, des prisonniers de guerre russes, biélorusses, ukrainiens. Les premiers Juifs arrivent en 1940.
Plus de 2 600 prisonniers s’y trouvent à cette époque. Le taux de mortalité augmente. Pour se débarrasser des cadavres, les SS font ériger un crématoire.
Puis des détenus de toute l’Europe arrivent après être passés par d’autres camps.
Plus des ¾ des prisonniers sont enregistrés au cours de la dernière année dont des milliers de juifs polonais à la suite de l’évacuation des camps de Plaszow, Auschwitz et Groß-Rosen, Quelques jours seulement avant la dissolution du camp, des milliers de détenus du camp de Buchenwald y parviennent au terme de « marches de la mort ».
Des « détenus spéciaux » sont incarcérés dans ce camp (1 500 la dernière année) dont
– des officiers britanniques, membres du SOE (Special Operation Executive), parachutés en       Normandie,
– le pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer, allemand, défenseur des Juifs, qui a transmis aux       Britanniques des preuves de l’extermination des Juifs – sans être cru par ces    derniers -, est arrêté le 5 avril 1943 sous l’inculpation de « démoralisation des troupes » (traduction sémantique de « Zersetzung der Wehrkraft »). Il est transféré à la prison de la Gestapo de la Prinz-Albrecht-Strasse puis, début 1945, dans différents camps avant d’être enfermé à Flossenbürg. Il y est pendu le 9 avril 1945  avec les conjurés de l’opération « Walkyrie » (tentative d’assassinat d’Adolf Hitler du 20 juillet 1944) dont il était proche.

Dietrich Bonhoeffer  et statue à Hambourg
© DR

En ce qui concerne les Français, environ 5 300, aucun n’a été directement déporté de France à Flossenbürg.
Tous ont été préalablement déportés soit à Dachau, soit à Buchenwald ou encore Sachsenhausen ou Auschwitz ce qui explique que ce camp soit très peu connu en France.

Le travail

Dès 1938, tous les détenus travaillent à la carrière.
A partir de 1943, le travail est réorienté vers l’économie de guerre.
Une usine Messerschmitt (production de chasseurs Me 109) y est transférée de Regensburg (Ratisbonne).
La résistance des détenus consiste à saboter les pièces d’usine.

Evacuation du camp

Le 23 avril 1945, la 90e division d’infanterie américaine atteint Flossenbürg où il ne reste que 1 500 détenus malades.
Auparavant, 40 000 ont été évacués soit par le train, soit dans les « marches de la mort » en direction des camps de Dachau, de Buchenwald ou de Sachsenhausen.
5 000 hommes ont trouvé la mort le long des routes d’évacuation.
On estime à 115 000 (84 000 hommes et 16 000 femmes) le nombre de détenus de 47 nationalités à Flossenbürg et dans ses 80 kommandos.
70 000 décès dont 4 771 Français.
Au cours des décennies, le camp a été « oublié »… Il ne restait que quelques ruines au milieu d’habitations résidentielles.

En 1995, l’Allemagne entame, sur le site du camp, la construction d’un mémorial pour lequel les survivants européens s’engagent avec véhémence.

Démolition du camp central en 1964
© gedenkstaette-flossenbuerg.de

Les kommandos extérieurs

Le camp principal compte près de 80 kommandos ouverts à partir de 1942 et surtout en 1944 pour alimenter l’industrie de guerre. Ils se répartissent de Würzburg à Prague, de la Saxe septentrionale jusqu’à la Basse-Bavière. 27 d’entre eux abritent des femmes.
Les deux kommandos les plus importants et parmi les plus meurtriers de l’Allemagne nazie sont Leitmeritz (Litoměřice) près de Theresiendstadt (Terezin) et Hersbruck près de Nuremberg :

Leitmeritz
18 400 déportés passèrent par Leitmeritz
Le premier transport de déportés arrive de Dachau en mars 1944.
Le lieu a été choisi parce qu’il y a une ancienne carrière de pierre à chaux et la possibilité de construire des tunnels sous une colline (30 kms de galeries) pour y installer des usines d’armement, à l’abri des bombardements.
D’immenses travaux sont entrepris avec la construction de voies ferrées, l’arrivée d’eau, d’électricité. Une ancienne caserne de l’armée tchèque à proximité héberge les SS.
Les détenus y produisent des moteurs de chars d’assaut pour Auto Union (aujourd’hui Audi), des pièces pour fusées, des fils de molybdène et de tôle pour Osram…
En avril 1945, 670 femmes arrivent à Leitmeritz, venant de Ravensbrück et de Chemnitz.
Des unités russes libèrent le camp le 9 mai 1945.
Elles démonteront et emporteront en URSS le matériel trouvé dans les tunnels.
18 000 détenus
4 500 décédés, décimés par la maladie (tuberculose, dysenterie, typhus), les accidents dans les galeries, les évacuations « transports » vers Bergen-Belsen.
Le taux de mortalité est tel qu’il a fallu construire un crématoire en avril 1945.

Hersbruck
Hersbruck, situé en Bavière près de Nuremberg, est le deuxième kommando le plus important de Flossenbürg. Son objectif est d’installer une usine souterraine pour la fabrication de moteurs d’avion BMW.
Les premiers déportés arrivent en mai 1944 pour construire des voies ferrées, creuser des tunnels, aménager les galeries, produire ces moteurs d’avion et travailler dans des usines Siemens, AEG, Volkswagen.
Un crématoire est construit.
10 000 déportés
4 000 décès
En mai 1945, la SS évacue 1 600 malades par train et 3 800 à pied vers Dachau.
Plus de 600 meurent dans cette « marche de la mort ».

Deux kommandos principalement de femmes transférées du camp de Ravensbrück, sont situés en Bohême :

Zwodau (Svatava)
Près de 3 000 femmes, originaires d’Allemagne, de France, de Pologne, de Roumanie, de Yougoslavie, et 100 Hongroises juives ; en équipes de 12 heures de nuit et de 12 heures de jour, elles produisent à la chaîne, des bobines d’usinage, des interrupteurs, des appareils de mesure pour l’aviation en faveur de l’entreprise Siemens qui réalisé d’énormes augmentations de son chiffre d’affaires !
Autour du 20 avril 1945, les survivantes ont été mises sur la route en direction de    Tachau près de Karlsberg. Après 3 jours de marche, les SS ont fait faire demi-tour à la colonne. A leur retour, les déportées ont trouvé les traces maquillées du camp détruit, dans lequel elles ont été libérées par les Américains le 7 mai 1945.

Holleischein (Holysov)
D’août 1944 jusqu’à début 1945, le nombre de femmes est de 600 dont 50% de Françaises, suivies à chaque fois d’un quart de Polonaises et de Russes.
Le 6 mars 1945 arrivent 143 Hongroises juives en provenance du kommando extérieur des usines « Siemens-Schukert » situé à Nüremberg, puis 259 détenues en provenance des kommandos dissous de cette même région.
Les femmes servent de main d’oeuvre pour travailler dans des usines d’armement.
Parallèlement, environ 200 détenus du camp des hommes sont affectés à la   construction d’un stand de tir.
Hélène Lignier, Noémie Suchet et Simone Michel-Levy, résistantes françaises, accusées de sabotage, ont reçu 25 coups de bâton au printemps 1945 puis, transférées au camp principal de Flossenbürg, elles sont pendues le 13 avril 1945.
Simone Michel-Levy a été faite Compagnon de la Libération en septembre 1945. Les détenus, libérés par l’Holy Cross Brigade (partisans polonais) le 5 mai 1945, sont pris en charge deux jours plus tard par l’armée américaine.

Françaises et Français à Zwodau (à gauche) et Holleischen (à droite)
Photos prises par les soldats libérateurs
© archives Breton/Marchelidon

Sources

https://www.gedenkstaette-flossenbuerg.de
– Catalogue tiré de l’exposition : Camp de concentration de Flossenbürg 1938-1945, éd. KZ – Gedenkstäte Flossenbürg
– Association (française) des Déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg & Kommandos : https://asso-flossenburg.com
– Fondation de la Mémoire de la Déportation, revue Mémoire vivante, n°36, 2003
– https://fondationmemoiredeportation.com
– http://www.bddm.org/aud/camps.php?id=Flossenbürg, Hersbruck
– https://en.wikipedia.org/wiki/Leitmeritz_concentration_camp
– RUBY, Marcel, Le Livre de la Déportation, éd. Robert Laffont, Paris, 1995

Délégation de Paris des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain 75005 Paris
Contact : afmd.dt75@gmail.com
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