La mémoire de la Déportation
durant la Seconde Guerre mondiale
au cimetière du Père Lachaise

© Mairie de Paris

Toi qui passes,
souviens-toi

NEUENGAMME

Camp autonome en 1940

 

© Vincent Gerbet

Description du monument

Sculpté par Pierre Honoré, grand prix de Rome, dans la pierre de Vilhonneur, le monument de Neuengamme, inauguré le 13 novembre 1949, représente une figure de femme accroupie, les bras posés sur un bloc gravé, le regard perdu au loin.

Elle symbolise le maintien de l’espoir et l’humanité ayant vaincu la force brute.

La silhouette féminine montre les traces de l’amaigrissement et de l’épuisement des déportés.

Sur l’avant du bloc, sont sculptées trois silhouettes en à-plat, appuyées les unes contre les autres. Elles témoignent de la fragilité de la condition des déportés, mais soulignent également l’importance de la solidarité pour maintenir la survie.

Au pied du monument, est posée une pierre sculptée en hommage aux victimes du « Cap Arcona ». (Un morceau de bois du bateau a disparu !).

Sur la stèle est inscrit :

« Sous cette pierre repose un peu des cendres des sept mille martyrs français assassinés par les nazis au camp de Neuengamme.
Ils sont morts pour que nous vivions libres.
Leurs familles et leurs camarades rescapés ont érigé ce monument à leur mémoire.
XIII novembre MCMXLIX »

Le camp de Neuengamme

Depuis 1935, la SS pensait construire un nouveau camp de concentration près de Hambourg. Le 13 décembre 1938, la SS établit un kommando extérieur du camp de Sachsenhausen à Neuengamme au Sud-Est de Hambourg sur l’Elbe, dans une briqueterie désaffectée appartenant à la Dest (cf glossaire).

Les détenus construisent un grand camp de concentration ainsi qu’une briqueterie dont la production doit servir à « moderniser » les rives de l’Elbe, à faire de Hambourg une vitrine du national-socialisme (grands travaux, pont sur l’Elbe, canal de raccordement à l’Elbe…).

La ville de Hambourg finance l’entreprise avec un prêt d’un million de Reichsmarks.

Camp central de l’Allemagne du nord-ouest, il devient autonome en 1940 avec plus de 80 kommandos. Sa devise est : « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).

Plan du camp
© Amicale de Neuengamme

Les détenus

Les détenus sont employés à la construction du camp, à celle de la caserne des SS et de la nouvelle briqueterie. Des déportés participent à la canalisation de la rivière Dove-Elbe, au percement du canal pour aboutir à la briqueterie, à l’aménagement d’une darse destinée à l’accostage des cargos et la fabrique des mécaniques de précision pour la marine allemande.

Hambourg est un des principaux ports pour la Kriegsmarine (Marine de guerre).

En 1938, les détenus sont allemands (criminels de droit commun, délinquants, politiques, asociaux, Tziganes, juifs). Puis, jusqu’à 28 nationalités y seront internées.

106 000 recevront un matricule, dont 13 500 femmes. 55 000 décèdent (52 %). Parmi eux, 11 500 Français et Françaises. Les premiers y arrivent dès 1943, la majorité entre mai et août 1944. 7 000 décès.

Le camp de Neuengamme, à l’origine camp pour adultes, interne également des adolescents et à partir de 1944 des enfants.

Pendant l’été 1944, des femmes transférées d’Auschwitz et de Ravensbrück sont affectées dans des kommandos. 13 500 femmes reçoivent un matricule, dont plus de 700 Françaises.

Les kommandos de travail

© Amicale française de Neuengamme

Le camp de concentration, tenu secret, n’était pas isolé. Plusieurs entreprises de la région utilisaient les détenus, main d’œuvre peu onéreuse, dans des briqueteries, des industries d’armement (comme les pistolets Walther), dans la construction d’installations militaires.

Plus de 80 kommandos dont 24 de femmes dépendent du camp, chacun a une spécificité, comme par exemple : 

Bremen-Farge pour la construction d’un bunker en vue de produire des sous-marins ;

Elbe pour le creusement de la rivière « Dove Elbe » ;

Hamburg – Spaldingstrasse pour désamorcer les bombes, réparer les voies ferrées après les bombardements alliés et construire un bunker près du lac Alster ;

Hannover-Ahlem pour consolider une galerie d’asphalte afin d’y implanter la production d’armement sous terre ;

Helmstedt-Beendorf pour aménager des ateliers de production d’armement dans deux mines de sel ;

Ladelund pour creuser des tranchées antichars ; 2 000 prisonniers, 301 morts.

Lutjenburg-Hohwacht pour la fabrication de boussoles de précision pour fusées V2 ;

Osnabrück pour déblayer les décombres après les bombardements alliés ;

Salzgitter-Drutte pour la production de grenades ;

Schandelah pour construire une usine d’essai pour traiter le schiste bitumineux ;

Le kommando des tresses : dans des caves humides ou à l’extérieur, les détenus les plus faibles étaient chargés de tresser des cordes et des filets pour la marine.

Les expériences médicales

Le docteur SS Kurt Heissmeyer a effectué des expériences avec le bacille de la tuberculose sur des déportés et sur vingt enfants juifs, âgés de cinq à douze ans, arrivés d’Auschwitz le 29 novembre 1944.

Devant l’avancée des alliés, ces cobayes sont transférés à Hambourg à l’école Bullenhuser Damm, bâtiment qui servait de kommando du camp depuis octobre 1944.

École Bullenhuser Damm
© DR

Dans la nuit du 20 au 21 avril 1945, dans le sous-sol de l’école, ces vingt enfants et vingt-huit adultes dont deux médecins français (Dr Florence et Quenouille), deux infirmiers néerlandais et des prisonniers soviétiques sont pendus. Les nazis veulent faire disparaitre les traces d’expérimentations sur des cobayes humains avant l’arrivée des troupes britanniques.

Les évacuations

A partir de mars 1945, les détenus du camp et de ses kommandos sont évacués. Himmler ne veut en laisser aucun vivant, comme dans les autres camps. Ils sont dirigés à pied « marches de la mort » ou à bord de wagons de marchandises, vers les « camps de rassemblements » tels que Bergen-Belsen (8 000 détenus), de Sandbostel (Stalag XB – 13 à 14 convois entre le 12 et le 19 avril, 9 000 détenus) ou de Wöbbelin, camp annexe de Neuengamme dans le district de Lugwigslust-Parchim (5 000 déportés). Ces trois lieux de destination se transforment en mouroirs, les déportés étant abandonnés sans nourriture, dans des conditions d’hygiène épouvantables.
Lors de ces « marches de la mort », le 15 avril, avant l’arrivée des troupes américaines, près de Gardelegen, point d’arrivée de plusieurs transports, un détachement SS met le feu à une grange où ont été regroupés 1 016 déportés de toutes nationalités venant du camp de Dora et du kommando de Stocken, dépendant de Neuengamme.
9 survivants. 711 cadavres non identifiés.

En mars 1945, le camp de concentration de Neuengamme est le point de regroupement pour tous les Norvégiens et Danois déportés en Allemagne. Il s’agit d’une concession accordée par le Reichsführer SS Heinrich Himmler au vice-président de la Croix-Rouge suédoise, le comte Folke Bernadotte. Plus de 4000 déportés scandinaves sont évacués le 20 avril 1945 vers la Suède à bord de « bus blancs »

Du 19 au 26 avril, des trains emportent plus de 9 000 détenus à Lübeck sur la côte Baltique. Ils sont agglutinés à bord de trois navires : le « Cap Arcona », le « Thielbek », l’« Athen ».

Entassés dans les cales, ils vont rester plusieurs jours, presque sans ravitaillement ni eau, sans lumière ni air, dans la puanteur des excréments. Les morts sont empilés pour gagner de la place.

Le 30 avril, la Croix-Rouge suédoise réussit à sauver 400 français, belges et hollandais pour les rapatrier en Suède (Opération Bernadotte).

Les navires arborent le pavillon rouge à croix gammée. Le 3 mai, les pilotes de la R.A.F. (Royal Air Force) de l’armée britannique qui est en train de bombarder la ville, pensent que les navires transportent des troupes allemandes et attaquent.

Le « Cap Arcona » prend feu et chavire : sur 4 500 détenus, 350 survivants dont 11 français.

Le « Thielbeck » coule en vingt minutes : sur 2 800 détenus, 50 survivants dont 4 français. « L’Athen » échappe au drame : 1 998 détenus sont saufs.

Le Cap Arcona en flammes le 3 mai 1945
© RAF – IWM, CR 227

Sources

– Amicale française de Neuengamme : https://www.campneuengamme.org
– Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) :
Revues Mémoire et Vigilance n°90 Janvier-mars 2020 et n°92 Juillet-septembre 2021
– Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) : Revues Mémoire Vivante, dossiers Neuengamme 2003 et Aurigny-Alderney 2009
– MARTIN-CHAUFFIER Luc, L’homme et la bête, éd. Gallimard, collection NRF, 1948
http://www.kinder-vom-bullenhuser-damm.de/
www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de
www.kz-gedenkstaette-in-hamburg.de

Neuengamme

Camp autonome en 1940

 

© Vincent Gerbet

Description du monument

Sculpté par Pierre Honoré, grand prix de Rome, dans la pierre de Vilhonneur, le monument de Neuengamme, inauguré le 13 novembre 1949, représente une figure de femme accroupie, les bras posés sur un bloc gravé, le regard perdu au loin.

Elle symbolise le maintien de l’espoir et l’humanité ayant vaincu la force brute.

La silhouette féminine montre les traces de l’amaigrissement et de l’épuisement des déportés.

Sur l’avant du bloc, sont sculptées trois silhouettes en à-plat, appuyées les unes contre les autres. Elles témoignent de la fragilité de la condition des déportés, mais soulignent également l’importance de la solidarité pour maintenir la survie.

Au pied du monument, est posée une pierre sculptée en hommage aux victimes du « Cap Arcona ». (Un morceau de bois du bateau a disparu !).

Sur la stèle est inscrit :

« Sous cette pierre repose un peu des cendres des sept mille martyrs français assassinés par les nazis au camp de Neuengamme.
Ils sont morts pour que nous vivions libres.
Leurs familles et leurs camarades rescapés ont érigé ce monument à leur mémoire.
XIII novembre MCMXLIX »

Le camp de Neuengamme

Depuis 1935, la SS pensait construire un nouveau camp de concentration près de Hambourg. Le 13 décembre 1938, la SS établit un kommando extérieur du camp de Sachsenhausen à Neuengamme au Sud-Est de Hambourg sur l’Elbe, dans une briqueterie désaffectée appartenant à la Dest (cf glossaire).

Les détenus construisent un grand camp de concentration ainsi qu’une briqueterie dont la production doit servir à « moderniser » les rives de l’Elbe, à faire de Hambourg une vitrine du national-socialisme (grands travaux, pont sur l’Elbe, canal de raccordement à l’Elbe…).

La ville de Hambourg finance l’entreprise avec un prêt d’un million de Reichsmarks.

Camp central de l’Allemagne du nord-ouest, il devient autonome en 1940 avec plus de 80 kommandos. Sa devise est : « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).

Plan du camp
© Amicale de Neuengamme

Les détenus

Les détenus sont employés à la construction du camp, à celle de la caserne des SS et de la nouvelle briqueterie. Des déportés participent à la canalisation de la rivière Dove-Elbe, au percement du canal pour aboutir à la briqueterie, à l’aménagement d’une darse destinée à l’accostage des cargos et la fabrique des mécaniques de précision pour la marine allemande.

Hambourg est un des principaux ports pour la Kriegsmarine (Marine de guerre).

En 1938, les détenus sont allemands (criminels de droit commun, délinquants, politiques, asociaux, Tziganes, juifs). Puis, jusqu’à 28 nationalités y seront internées.

106 000 recevront un matricule, dont 13 500 femmes. 55 000 décèdent (52 %). Parmi eux, 11 500 Français et Françaises. Les premiers y arrivent dès 1943, la majorité entre mai et août 1944. 7 000 décès.

Le camp de Neuengamme, à l’origine camp pour adultes, interne également des adolescents et à partir de 1944 des enfants.

Pendant l’été 1944, des femmes transférées d’Auschwitz et de Ravensbrück sont affectées dans des kommandos. 13 500 femmes reçoivent un matricule, dont plus de 700 Françaises.

Les kommandos de travail

© Amicale française de Neuengamme

Le camp de concentration, tenu secret, n’était pas isolé. Plusieurs entreprises de la région utilisaient les détenus, main d’œuvre peu onéreuse, dans des briqueteries, des industries d’armement (comme les pistolets Walther), dans la construction d’installations militaires.

Plus de 80 kommandos dont 24 de femmes dépendent du camp, par exemple :

Bremen-Farge pour la construction d’un bunker en vue de produire des sous-marins ;

Elbe pour le creusement de la rivière « Dove Elbe » ;

Hamburg – Spaldingstrasse pour désamorcer les bombes, réparer les voies ferrées après les bombardements alliés et construire un bunker près du lac Alster ;

Hannover-Ahlem pour consolider une galerie d’asphalte afin d’y implanter la production d’armement sous terre ;

Helmstedt-Beendorf pour aménager des ateliers de production d’armement dans deux mines de sel ;

Ladelund pour creuser des tranchées antichars ; 2 000 prisonniers, 301 morts.

Lutjenburg-Hohwacht pour la fabrication de boussoles de précision pour fusées V2 ;

Osnabrück pour déblayer les décombres après les bombardements alliés ;

Salzgitter-Drutte pour la production de grenades ;

Schandelah pour construire une usine d’essai pour traiter le schiste bitumineux ;

Le kommando des tresses : dans des caves humides ou à l’extérieur, les détenus les plus faibles étaient chargés de tresser des cordes et des filets pour la marine.

Les expériences médicales

Le docteur SS Kurt Heissmeyer a effectué des expériences avec le bacille de la tuberculose sur des déportés et sur vingt enfants juifs, âgés de cinq à douze ans, arrivés d’Auschwitz le 29 novembre 1944.

Devant l’avancée des alliés, ces cobayes sont transférés à Hambourg à l’école Bullenhuser Damm, bâtiment qui servait de kommando du camp depuis octobre 1944.

École Bullenhuser Damm
© DR

Dans la nuit du 20 au 21 avril 1945, dans le sous-sol de l’école, ces vingt enfants et vingt-huit adultes dont deux médecins français (Dr Florence et Quenouille), deux infirmiers néerlandais et des prisonniers soviétiques sont pendus. Les nazis veulent faire disparaitre les traces d’expérimentations sur des cobayes humains avant l’arrivée des troupes britanniques.

Les évacuations

A partir de mars 1945, les détenus du camp et de ses kommandos sont évacués. Himmler ne veut en laisser aucun vivant, comme dans les autres camps. Ils sont dirigés à pied « marches de la mort » ou à bord de wagons de marchandises, vers les « camps de rassemblements » tels que Bergen-Belsen (8 000 détenus), de Sandbostel (Stalag XB – 13 à 14 convois entre le 12 et le 19 avril, 9 000 détenus) ou de Wöbbelin, camp annexe de Neuengamme dans le district de Lugwigslust-Parchim (5 000 déportés). Ces trois lieux de destination se transforment en mouroirs, les déportés étant abandonnés sans nourriture, dans des conditions d’hygiène épouvantables.
Lors de ces « marches de la mort », le 15 avril, avant l’arrivée des troupes américaines, près de Gardelegen, point d’arrivée de plusieurs transports, un détachement SS met le feu à une grange où ont été regroupés 1 016 déportés de toutes nationalités venant du camp de Dora et du kommando de Stocken, dépendant de Neuengamme.
9 survivants. 711 cadavres non identifiés.

En mars 1945, le camp de concentration de Neuengamme est le point de regroupement pour tous les Norvégiens et Danois déportés en Allemagne. Il s’agit d’une concession accordée par le Reichsführer SS Heinrich Himmler au vice-président de la Croix-Rouge suédoise, le comte Folke Bernadotte. Plus de 4000 déportés scandinaves sont évacués le 20 avril 1945 vers la Suède à bord de « bus blancs »

Du 19 au 26 avril, des trains emportent plus de 9 000 détenus à Lübeck sur la côte Baltique. Ils sont agglutinés à bord de trois navires : le « Cap Arcona », le « Thielbek », l’« Athen ».

Entassés dans les cales, ils vont rester plusieurs jours, presque sans ravitaillement ni eau, sans lumière ni air, dans la puanteur des excréments. Les morts sont empilés pour gagner de la place.

Le 30 avril, la Croix-Rouge suédoise réussit à sauver 400 français, belges et hollandais pour les rapatrier en Suède (Opération Bernadotte).

Les navires arborent le pavillon rouge à croix gammée. Le 3 mai, les pilotes de la R.A.F. (Royal Air Force) de l’armée britannique qui est en train de bombarder la ville, pensent que les navires transportent des troupes allemandes et attaquent.

Le « Cap Arcona » prend feu et chavire : sur 4 500 détenus, 350 survivants dont 11 français.

Le « Thielbeck » coule en vingt minutes : sur 2 800 détenus, 50 survivants dont 4 français. « L’Athen » échappe au drame : 1 998 détenus sont saufs.

Le Cap Arcona en flammes le 3 mai 1945
© RAF – IWM, CR 227

Sources

– Amicale française de Neuengamme : https://www.campneuengamme.org
– Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) :
Revues Mémoire et Vigilance n°90 Janvier-mars 2020 et n°92 Juillet-septembre 2021
– Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) : Revues Mémoire Vivante, dossiers Neuengamme 2003 et Aurigny-Alderney 2009
– MARTIN-CHAUFFIER Luc, L’homme et la bête, éd. Gallimard, collection NRF, 1948
http://www.kinder-vom-bullenhuser-damm.de/
www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de
www.kz-gedenkstaette-in-hamburg.de

Délégation de Paris des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain 75005 Paris
Contact : afmd.dt75@gmail.com
©AFMD75

Délégation de Paris
des Amis
de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
Contact :
afmd75@gmail.com
©AFMD75

Délégation de Paris
des Amis
de la Fondation
pour la Mémoire
de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
Contact
afmd75@gmail.com
©AFMD75