La mémoire de la Déportation
durant la Seconde Guerre mondiale
au cimetiĂšre du PĂšre Lachaise

© Mairie de Paris

Toi qui passes,
souviens-toi

À la mĂ©moire des enfants juifs

StÚle inaugurée le 17 octobre 2017

© Vincent Gerbet

Description du monument

InaugurĂ©e par Mme la Maire de Paris Anne Hidalgo, le 17 octobre 2017, cette Ɠuvre est signĂ©e du sculpteur, basque espagnol, Casto Solano Marroyo.
Les silhouettes d’enfants, de diffĂ©rentes tailles pour comprendre qu’ils Ă©taient de tout Ăąge, sont identifiĂ©es par un fil d’aluminium Ă©pais brillant de couleur grise, fixĂ© au socle.
Le vide montre leur absence tout en permettant une véritable présence du corps individuel et collectif.
Le groupe montre la volonté du Reich et du gouvernement de Vichy de faire disparaßtre la population juive.
Sur le socle, entre deux étoiles juives est inscrit :

1942 – A LA MEMOIRE DES ENFANTS JUIFS ASSASSINES PAR LES NAZIS – 1945
PASSANT, TA MEMOIRE EST LEUR SEULE SEPULTURE

L’extermination des enfants juifs

 Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, environ 1,6 million d’enfants juifs vivent dans les territoires que les armĂ©es allemandes et leurs alliĂ©s allaient occuper.
En mai 1945, Ă  la fin de cette guerre, plus d’un million d’entre eux ont Ă©tĂ© assassinĂ©s, victimes du programme d’extermination programmĂ© par les nazis.
Dans ses chroniques du ghetto de Varsovie, l’historien Emanuel Ringelblum Ă©crit en 1942 : « MĂȘme dans les temps les plus barbares, une Ă©tincelle luisait dans les cƓurs les plus durs, et les enfants Ă©taient Ă©pargnĂ©s. Tout autre est la BĂȘte hitlĂ©rienne. Elle dĂ©vore ceux qui nous sont le plus chers, ceux qui sont le plus dignes de pitié – nos enfants innocents. » (version française de LĂ©on Poliakov, Ă©d. Robert Laffont, Paris, 1993)
Les persécutions des Juifs commencent en Allemagne en 1933.
En 1939, ils sont méthodiquement privés de leurs droits civiques et de leurs biens.
Une politique antisĂ©mite sur l’ensemble des territoires occupĂ©s est organisĂ©e : Ă  l’est du continent, les Nazis isolent les Juifs dans des ghettos, Ă  l’ouest dans des camps d’internement.

Groupe d’enfants dans le ghetto de Kovno, entre 1941 et 1943 (aujourd’hui Kaunas en Lituanie)
© US Holocaust Memorial Museum

En juin 1941, les Einsatzgruppen suivent l’armĂ©e allemande en Union soviĂ©tique et assassinent prĂšs d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants juifs en six mois.
De dĂ©cembre 1941 Ă  septembre 1942, puis en juin et juillet 1944, le centre de Chelmno (en allemand Kulmhof) fait plus de 150 000 victimes gazĂ©es dans des camions. Il est une premiĂšre Ă©tape vers la mise en place des grands centres d’extermination par chambres Ă  gaz comme ceux de SobibĂłr, Treblinka, Chelmno, Majdanek, BeĆ‚ĆŒec et Auschwitz-Birkenau.
Le taux de dĂ©cĂšs des enfants est excessivement Ă©levé : pas plus de 6 Ă  11 % des enfants juifs de l’Europe d’avant-guerre ont survĂ©cu contre 33 % des adultes. Les Nazis lançaient frĂ©quemment des « opĂ©rations enfants » afin de rĂ©duire le nombre de « bouches inutiles » dans les ghettos. Dans les camps, les enfants, les personnes ĂągĂ©es et les femmes enceintes Ă©taient rĂ©guliĂšrement envoyĂ©s en chambre Ă  gaz dĂšs leur arrivĂ©e.
Les enfants ont été utilisés pour des expériences médicales, ex :
– Ă  RavensbrĂŒck, en janvier 1944, les docteurs Treite et Schumann stĂ©rilisent Ă  vif d’au moins   120 petites Tsiganes, aucune survivante.
– Ă  Neuengamme, le mĂ©decin SS Kurt Heissmeyer pratique des expĂ©riences sur la tuberculose   sur 20 enfants puis procĂšde Ă  l’ablation de leurs glandes lymphatiques. Les enfants,   devenus grabataires, seront assassinĂ©s Ă  Hambourg en avril 1945.
À Auschwitz, on estime Ă  216 000 le nombre d’enfants juifs dĂ©portĂ©s.
19 000 ont été enregistrés dont 6 700 adolescents sélectionnés pour le travail forcé.
Presque tous les autres ont été assassinés dans les chambres à gaz à leur arrivée.
De mai 1943 Ă  janvier 1945, le docteur Mengele y dirige des Ă©tudes physiologiques sur de jeunes Tsiganes atteints d’une maladie rare et procĂšde Ă  des Ă©tudes comparatives sur des enfants jumeaux, assassinĂ©s pour procĂ©der Ă  des autopsies.
À la libĂ©ration du camp, le 27 janvier 1945, les troupes soviĂ©tiques trouvent 451 enfants parmi les 9 000 dĂ©tenus en survie.
Peu aprĂšs la libĂ©ration, des agences juives dans toute l’Europe ont recherchĂ© les survivants. Dans le Benelux (Belgique/Pays-Bas/Luxembourg), 9 000 enfants juifs auraient survĂ©cu.
En Pologne, la plupart des 5 000 enfants environ, sur moins d’un million, ont rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  l’extermination en se cachant.

La déportation des enfants juifs en France

Entre 1942 et 1944, 11 450 enfants juifs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, majoritairement par la police française : 6 200 enfants Ă  Paris dont 4 115 lors de la rafle du Vel’ d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, PrĂšs de 750 en banlieue parisienne, 4 500 en rĂ©gions.
2 000 enfants avaient moins de six ans, 4 500 entre 6 et 12 ans et 4 500 entre 12 et 17 ans.
PlacĂ©s sous l’autoritĂ© de la PrĂ©fecture du Loiret Ă  OrlĂ©ans (France), les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande internent la majoritĂ© de ces dĂ©tenus, surveillĂ©s par des gendarmes ou des douaniers français.
À Pithiviers, fin juillet 1942, les mĂšres sont dĂ©portĂ©es, laissant derriĂšre elles des enfants en bas Ăąge. « On arrache de force les enfants aux parents », a racontĂ© Annette Krajcer, qui avait 12 ans lorsqu’elle fut sĂ©parĂ©e de sa mĂšre. Les enfants restent dans le camp, certains sont si jeunes qu’ils ne savent pas encore dire leur nom.
D’admirables assistantes sociales et infirmiĂšres s’occupent d’eux. Marie-Louise Blondeau, Annette Monod, Madeleine Rolland, Micheline Cahen-Bellair, AdĂ©laĂŻde Hautval sont de celles qui ont aidĂ©, alertĂ© et tĂ©moignĂ©.
Du 15 au 25 août, quatre convois transfÚrent 3 081 enfants en bas ùge et malades vers le camp de Drancy. La grande majorité sera assassinée à Auschwitz-Birkenau.
Cette premiĂšre dĂ©portation des enfants n’avait pas Ă©tĂ© rĂ©clamĂ©e par l’occupant mais a Ă©tĂ© due au « zĂšle » de RenĂ© Bousquet, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la police, faisant fonction de directeur gĂ©nĂ©ral de la Police nationale sous le rĂ©gime de Vichy, organisateur de la Rafle du Vel d’Hiv, et de celle de Marseille en 1943.

© CERCIL/DR

Les policiers en majoritĂ© ont « fait leur travail » malgrĂ© les protestations, les douleurs de part et d’autre, malgrĂ© les jouets restĂ©s dans les baraquements ou sur le quai de la gare de Pithiviers.
À partir de 1943, les enfants, avec ou sans leur famille, sont orientĂ©s vers le Camp de Drancy (en rĂ©gion parisienne) pour ĂȘtre ensuite acheminĂ©s par wagons plombĂ©s vers la mort.
4 400 enfants, internĂ©s dans les camps du Loiret – Pithiviers et Beaune-la- Rolande – en France, seront assassinĂ©s pour la grande majoritĂ© dans le camp d’Auschwitz- Birkenau.
L’ancienne gare de voyageurs de Pithiviers, fermĂ©e en 1969, a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©e par le MĂ©morial de la Shoah. Un musĂ©e Ă  la mĂ©moire des juifs internĂ©s dans ces deux camps y a Ă©tĂ© inaugurĂ© en juillet 2022.
Le CERCIL, MusĂ©e-MĂ©morial des enfants du Vel d’Hiv, Ă  OrlĂ©ans (Loiret), inaugurĂ© par Simone Veil en 2011est dĂ©diĂ© aux milliers d’enfants qui furent dĂ©tenus dans ces camps.
Nous devons associer pour ne pas les oublier, les victimes du camp de Jargeau, à une quarantaine de kilomÚtres du camp de Pithiviers, enfermées de mars 1941 au 31 décembre 1945, 1 700 personnes dont 1 200 nomades.
On a comptĂ© au moins 45 dĂ©cĂšs, et parmi les 44 enfants nĂ©s au camp, 8 n’ont pas survĂ©cu.
Par le nombre de personnes internĂ©es et sa durĂ©e de fonctionnement, Jargeau est l’un des plus importants camps d’internement de nomades en France.

Secours aux enfants juifs

 – Entre 1938 et 1940, les Kindertransports (transports d’enfants) est le nom informel d’une sĂ©rie d’opĂ©rations de sauvetage qui a permis de transfĂ©rer d’Allemagne nazie vers la Grande-Bretagne des milliers d’enfants : aprĂšs les violences antisĂ©mites organisĂ©es par les Nazis pendant la « Nuit de cristal » en novembre 1938, le gouvernement britannique, sous la pression de son opinion publique et des comitĂ©s d’aide aux rĂ©fugiĂ©s, accepte d’autoriser un nombre indĂ©terminĂ© d’enfants de moins de 17 ans en provenance d’Allemagne et des territoires occupĂ©s par l’Allemagne (Ă  cette pĂ©riode l’Autriche et les territoires tchĂšques) Ă  entrer en Grande-Bretagne.
De 9 000 à 10 000 enfants, dont 7 500 juifs, seront ainsi sauvés mais la plupart ne retrouveront pas leurs parents assassinés pendant la guerre.
– Lors de l’avancĂ©e des troupes alliĂ©es, les Ă©vacuations des camps expliquent la prĂ©sence d’enfants dans les camps de concentration. En 1945 au camp de Buchenwald, une solidaritĂ© a pu ĂȘtre organisĂ©e lors de l’arrivĂ©e de centaines d’enfants aprĂšs l’évacuation d’Auschwitz. Jorge Semprun a tĂ©moigné : « Ils Ă©taient extrĂȘmement choquĂ©s par les brutalitĂ©s et la perversitĂ© des SS. Ils avaient voyagĂ© pendant des jours, ils Ă©taient complĂštement Ă©puisĂ©s. Le discours d’accueil du HauptsturmfĂŒhrer commençait par une canonnade d’injures. Il leur annonçait qu’il avait donnĂ© l’ordre que chacun d’eux reçoive vingt-cinq coup de nerf de bƓuf et qu’ils n’auraient rien Ă  manger… La rĂ©sistance clandestine des dĂ©tenus politiques mit alors toute une chaine de solidaritĂ© pour les sauver d’une mort certaine : organisation d’un block spĂ©cial [n°66] pour leur Ă©pargner la promiscuitĂ© et les agressions sexuelles des kapos polonais et des gardiens SS, des planques pour les soustraire au travail, des collectes de rabiot de soupe. »
900 enfants juifs furent sauvĂ©s Ă  Buchenwald par l’organisation clandestine des dĂ©portĂ©s politiques, français et allemands.

Enfants survivants du block 66 au camp de Buchenwald
© FNDIRP

Une solidaritĂ© s’établit au sein d’une partie des populations occupĂ©es :
Par exemple, en Belgique, 4 000 enfants ont été sauvés, en France entre 60 et 70 000.
Plusieurs organismes ont contribuĂ© Ă  les dissimuler sous une fausse identitĂ© dans des familles individuelles ou des foyers d’accueil. Un rĂ©seau s’est bien organisĂ© avec l’aide de l’OSE (ƒuvre de Secours aux Enfants), les Éclaireurs israĂ©lites de France, des organisations communistes juives telles que l’UJRE (Union des Juifs pour la RĂ©sistance et l’Entraide), des rĂ©seaux chrĂ©tiens tant catholiques que protestants.
– Les Maisons d’enfants, trĂšs majoritairement sous la responsabilitĂ© de l’OSE, s’ouvrent malgrĂ© les dangers de dĂ©nonciations comme par exemples en France :
– la maison d’enfants de Chabannes, Ă  Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse) qui de novembre 1939 Ă  janvier 1944 a offert un abri Ă  284 enfants, originaires de France, d’Allemagne, d’Autriche, de Pologne, ĂągĂ©s de 2 Ă  18 ans. DirigĂ© par FĂ©lix Chevrier, le chĂąteau de Chabannes est une maison de l’OSE. Les membres du personnel sont en majoritĂ© juifs mais ne possĂšdent pas la citoyennetĂ© française. AprĂšs une rafle en 1942, 6 enfants seront dĂ©portĂ©s. La maison ferme ses portes fin 1943. Certains des enfants seront conduits clandestinement en Suisse.
– la maison d’enfants de Chamonix (Haute-Savoie) a abritĂ© des dizaines d’enfants, de la fin 1942 jusqu’Ă  la libĂ©ration en Ă©tĂ© 1944.
Une dizaine d’enfants entreront clandestinement en Espagne et gagneront IsraĂ«l.
– la Maison d’Izieu (Ain) ouverte par Sabine et Miron Zlatin, elle a accueilli plus d’une centaine d’enfants depuis 1943. Mais le 6 avril 1944, 44 enfants ĂągĂ©s de 4 Ă  17 ans et 7 Ă©ducateurs sont arrĂȘtĂ©s sur ordre de Klaus Barbie, responsable de la Gestapo de Lyon. Sabine Zlatin Ă©tait absente ce jour-lĂ . À l’exception de 2 adolescents et de Miron Zlatin, dĂ©portĂ©s dans le convoi 73 vers les    Pays Baltes et assassinĂ©s Ă  Reval (aujourd’hui Tallinn) en Estonie, le groupe fut gazĂ© Ă  son arrivĂ©e Ă  Auschwitz-Birkenau. Seule une adulte, LĂ©a Feldblum, a survĂ©cu.

Enfants et accompagnateurs Ă  la maison d’enfants d’Izieu, Ă©tĂ© 1943
© Archives photographiques de Yad Vashem n°1408/19

Transmission de cette mémoire à Paris

– des plaques commĂ©moratives dans les Ă©coles : en 1997, d’anciens Ă©lĂšves de l’école de garçons de la rue Tlemcen dans le 20Ăšme arrondissement de Paris, rescapĂ©s de la dĂ©portation ou enfants cachĂ©s pendant la guerre, ont eu l’idĂ©e de faire des recherches sur leurs anciens camarades juifs. A l’aide des registres de l’école, une liste de 163 enfants Ă©tablissait qu’ils Ă©taient morts en dĂ©portation. Cette liste fut apposĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de l’établissement avec leurs noms et leurs Ăąges. Une plaque fut apposĂ©e sur le mur extĂ©rieur de l’école. Voici le texte portĂ© sur cette premiĂšre plaque :

A la mémoire des élÚves de cette école, déportés parce que nés juifs, victimes innocentes de la barbarie nazie, avec la complicité active du gouvernement de Vichy. Ils furent exterminés dans les camps de la mort.

Le « ComitĂ© de l’école Tlemcen » s’est créé en association, regroupant les premiers acteurs, des enseignants, des parents et leurs enfants, des responsables acadĂ©miques, des Ă©lus, tous partageant les buts de l’association : « entretenir la mĂ©moire, lutter contre l’oubli, le nĂ©gationnisme, l’antisĂ©mitisme, le racisme ; dire, en Ă©voquant les enfants, ce que fut l’horreur de ce gĂ©nocide pour ces innocents « coupables d’ĂȘtre nĂ©s juifs » ; rappeler que les idĂ©es du fascisme n’ont pas disparu ; rĂ©pĂ©ter que nous devons rester vigilants, toujours. »
Ce travail de recherche a Ă©tĂ© poursuivi dans tous les Ă©tablissements scolaires parisiens par les bĂ©nĂ©voles de l’AMEJD (Associations pour la MĂ©moire des Enfants Juifs DĂ©portĂ©s). Toutes les plaques ont Ă©tĂ© financĂ©es par la Mairie de Paris, comme celle-ci :

Plaque de l’Ecole Ă©lĂ©mentaire d’Argenteuil – Paris 1er
© AFMD 75

Des stĂšles dans les parcs et jardins de Paris
En ce qui concerne les enfants trop jeunes pour ĂȘtre scolarisĂ©s, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’ériger des stĂšles Ă  l’intĂ©rieur des parcs et jardins, endroits qui leur Ă©taient interdits pendant l’occupation par rĂšglement gouvernement de Vichy. Est Ă©crit sur les stĂšles :

Passant, lis leur nom, ta mémoire est leur unique sépulture,
eux qui sont morts sans sépulture

Dans certains parcs, des noms sont inscrits, par ex : dans le square Edouard Vailland (20e), le square du Temple (3e), le square de la Folie-Titon (11e). Entre la rue des Rosiers er la rue des Franc-Bourgeois se trouve le Parvis des 260 enfants arrĂȘtĂ©s lors de la rafle du Veld’ Hiv’, tous scolarisĂ©s Ă  l’école publique des HospitaliĂšres Saint-Gervais.

© AFMD 75

Le Jardin MĂ©morial des enfants du Vel d’Hiv’
Rue NĂ©laton dans le 15e est un lieu de recueillement et de souvenir dĂ©diĂ© aux 4 115 enfants raflĂ©s, sĂ©parĂ©s de leurs parents, dĂ©portĂ©s et exterminĂ©s Ă  Auschwitz-Birkenau. Il a Ă©tĂ© conçu comme une piĂšce vĂ©gĂ©tale entourĂ©e d’une treille sur laquelle poussent des grimpantes Ă  fleurs blanches. Des sculptures reprĂ©sentent le dĂ©chirement des enfants et des mĂšres. Des photos de familles entiĂšres avec leur biographie sont exposĂ©es.

© David Gognies/AFMD 75

La libĂ©ration de la tyrannie nazie ne marque pas la fin des souffrances pour les quelques enfants juifs survivants. Nombre d’entre eux ont dĂ» affronter la vie seuls, avec le deuil de trĂšs nombreux membres de leurs familles.

Sources

– https://www.appl-lachaise.net/monument-aux-enfants-juifs-assassines-par-les-nazis/
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/plight-of-jewish-children
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/kindertransport-1938-40
http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/enfantscaches/
https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/maisons-denfants/chabannes/index.asp
https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_cach%C3%A9
– ANQUETIL FrĂ©dĂ©ric, Annette Monod, L’ange du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret, Ă©d. Ampelos, 2018.
– BERRI Claude, Le Vieil Homme et l’Enfant, film, 1967.
– CHRISTOPHE Francine, Une petite fille privilĂ©giĂ©e – Une enfant dans le monde des camps 1942-1945, Ă©d. L’Harmattan, 1996 ; rééd. Pocket 2001.
CLING Daniel, Adélaïde H, une résistante alsacienne, film sur Adélaïde Hautval, 2021.
– Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation, MĂ©moire Vivante, n° 57 : Les enfants et les adolescents dans le systĂšme concentrationnaire nazi (sujet du Concours National de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation, 2008/2009.
– GAREL Georges, avec la participation de Katy HAZAN, Le sauvetage des enfants juifs par l’OSE, Ă©d. Le Manuscrit, coll. « TĂ©moignages de la Shoah », 2012.
– GOSSELS Lisa et WETHERELL, Les enfants de Chavannes, film, 1999.
– MALLE Louis, Au revoir les enfants, film, 1987.
– ZAJDE Nathalie, Les enfants cachĂ©s en France, Ă©d. Odile Jacob, Paris, 2012.

À la mĂ©moire des enfants juifs

StÚle inaugurée le 17 octobre 2017

© Vincent Gerbet

Description du monument

InaugurĂ©e par Mme la Maire de Paris Anne Hidalgo, le 17 octobre 2017, cette Ɠuvre est signĂ©e du sculpteur, basque espagnol, Casto Solano Marroyo.
Les silhouettes d’enfants, de diffĂ©rentes tailles pour comprendre qu’ils Ă©taient de tout Ăąge, sont identifiĂ©es par un fil d’aluminium Ă©pais brillant de couleur grise, fixĂ© au socle.
Le vide montre leur absence tout en permettant une véritable présence du corps individuel et collectif.
Le groupe montre la volonté du Reich et du gouvernement de Vichy de faire disparaßtre la population juive.
Sur le socle, entre deux étoiles juives est inscrit :

1942 – A LA MEMOIRE DES ENFANTS JUIFS ASSASSINES PAR LES NAZIS – 1945
PASSANT, TA MEMOIRE EST LEUR SEULE SEPULTURE

L’extermination des enfants juifs

Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, environ 1,6 million d’enfants juifs vivent dans les territoires que les armĂ©es allemandes et leurs alliĂ©s allaient occuper.
En mai 1945, Ă  la fin de cette guerre, plus d’un million d’entre eux ont Ă©tĂ© assassinĂ©s, victimes du programme d’extermination programmĂ© par les nazis.
Dans ses chroniques du ghetto de Varsovie, l’historien Emanuel Ringelblum Ă©crit en 1942 : « MĂȘme dans les temps les plus barbares, une Ă©tincelle luisait dans les cƓurs les plus durs, et les enfants Ă©taient Ă©pargnĂ©s. Tout autre est la BĂȘte hitlĂ©rienne. Elle dĂ©vore ceux qui nous sont le plus chers, ceux qui sont le plus dignes de pitié – nos enfants innocents. » (version française de LĂ©on Poliakov, Ă©d. Robert Laffont, Paris, 1993)
Les persécutions des Juifs commencent en Allemagne en 1933.
En 1939, ils sont méthodiquement privés de leurs droits civiques et de leurs biens.
Une politique antisĂ©mite sur l’ensemble des territoires occupĂ©s est organisĂ©e : Ă  l’est du continent, les Nazis isolent les Juifs dans des ghettos, Ă  l’ouest dans des camps d’internement.

Groupe d’enfants dans le ghetto de Kovno, entre 1941 et 1943 (aujourd’hui Kaunas en Lituanie)
© US Holocaust Memorial Museum

En juin 1941, les Einsatzgruppen suivent l’armĂ©e allemande en Union soviĂ©tique et assassinent prĂšs d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants juifs en six mois.
De dĂ©cembre 1941 Ă  septembre 1942, puis en juin et juillet 1944, le centre de Chelmno (en allemand Kulmhof) fait plus de 150 000 victimes gazĂ©es dans des camions. Il est une premiĂšre Ă©tape vers la mise en place des grands centres d’extermination par chambres Ă  gaz comme ceux de SobibĂłr, Treblinka, Majdanek, Chelmno, BeĆ‚ĆŒec et Auschwitz-Birkenau.
Le taux de dĂ©cĂšs des enfants est excessivement Ă©levé : pas plus de 6 Ă  11 % des enfants juifs de l’Europe d’avant-guerre ont survĂ©cu contre 33 % des adultes. Les Nazis lançaient frĂ©quemment des « opĂ©rations enfants » afin de rĂ©duire le nombre de « bouches inutiles » dans les ghettos. Dans les camps, les enfants, les personnes ĂągĂ©es et les femmes enceintes Ă©taient rĂ©guliĂšrement envoyĂ©s en chambre Ă  gaz dĂšs leur arrivĂ©e.
Les enfants ont été utilisés pour des expériences médicales, ex :
– Ă  RavensbrĂŒck, en janvier 1944, les docteurs Treite et Schumann stĂ©rilisent Ă  vif d’au moins   120 petites Tsiganes, aucune survivante.
– Ă  Neuengamme, le mĂ©decin SS Kurt Heissmeyer pratique des expĂ©riences sur la tuberculose   sur 20 enfants puis procĂšde Ă  l’ablation de leurs glandes lymphatiques. Les enfants,   devenus grabataires, seront assassinĂ©s Ă  Hambourg en avril 1945.
À Auschwitz, on estime Ă  216 000 le nombre d’enfants juifs dĂ©portĂ©s.
19 000 ont été enregistrés dont 6 700 adolescents sélectionnés pour le travail forcé.
Presque tous les autres ont été assassinés dans les chambres à gaz à leur arrivée.
De mai 1943 Ă  janvier 1945, le docteur Mengele y dirige des Ă©tudes physiologiques sur de jeunes Tsiganes atteints d’une maladie rare et procĂšde Ă  des Ă©tudes comparatives sur des enfants jumeaux, assassinĂ©s pour procĂ©der Ă  des autopsies.
À la libĂ©ration du camp, le 27 janvier 1945, les troupes soviĂ©tiques trouvent 451 enfants parmi les 9 000 dĂ©tenus en survie.
Peu aprĂšs la libĂ©ration, des agences juives dans toute l’Europe ont recherchĂ© les survivants. Dans le Benelux (Belgique/Pays-Bas/Luxembourg), 9 000 enfants juifs auraient survĂ©cu.
En Pologne, la plupart des 5 000 enfants environ, sur moins d’un million, ont rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  l’extermination en se cachant.

La déportation des enfants juifs en France

Entre 1942 et 1944, 11 450 enfants juifs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, majoritairement par la police française : 6 200 enfants Ă  Paris dont 4 115 lors de la rafle du Vel’ d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, PrĂšs de 750 en banlieue parisienne, 4 500 en rĂ©gions.
2 000 enfants avaient moins de six ans, 4 500 entre 6 et 12 ans et 4 500 entre 12 et 17 ans.
PlacĂ©s sous l’autoritĂ© de la PrĂ©fecture du Loiret Ă  OrlĂ©ans (France), les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande internent la majoritĂ© de ces dĂ©tenus, surveillĂ©s par des gendarmes ou des douaniers français.
À Pithiviers, fin juillet 1942, les mĂšres sont dĂ©portĂ©es, laissant derriĂšre elles des enfants en bas Ăąge. « On arrache de force les enfants aux parents », a racontĂ© Annette Krajcer, qui avait 12 ans lorsqu’elle fut sĂ©parĂ©e de sa mĂšre. Les enfants restent dans le camp, certains sont si jeunes qu’ils ne savent pas encore dire leur nom.
D’admirables assistantes sociales et infirmiĂšres s’occupent d’eux. Marie-Louise Blondeau, Annette Monod, Madeleine Rolland, Micheline Cahen-Bellair, AdĂ©laĂŻde Hautval sont de celles qui ont aidĂ©, alertĂ© et tĂ©moignĂ©.
Du 15 au 25 août, quatre convois transfÚrent 3 081 enfants en bas ùge et malades vers le camp de Drancy. La grande majorité sera assassinée à Auschwitz-Birkenau.
Cette premiĂšre dĂ©portation des enfants n’avait pas Ă©tĂ© rĂ©clamĂ©e par l’occupant mais a Ă©tĂ© due au « zĂšle » de RenĂ© Bousquet, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la police, faisant fonction de directeur gĂ©nĂ©ral de la Police nationale sous le rĂ©gime de Vichy, organisateur de la Rafle du Vel d’Hiv, et de celle de Marseille en 1943.

© CERCIL/DR

Les policiers en majoritĂ© ont « fait leur travail » malgrĂ© les protestations, les douleurs de part et d’autre, malgrĂ© les jouets restĂ©s dans les baraquements ou sur le quai de la gare de Pithiviers.
À partir de 1943, les enfants, avec ou sans leur famille, sont orientĂ©s vers le Camp de Drancy (en rĂ©gion parisienne) pour ĂȘtre ensuite acheminĂ©s par wagons plombĂ©s vers la mort.
4 400 enfants, internĂ©s dans les camps du Loiret – Pithiviers et Beaune-la- Rolande – en France, seront assassinĂ©s pour la grande majoritĂ© dans le camp d’Auschwitz- Birkenau.
L’ancienne gare de voyageurs de Pithiviers, fermĂ©e en 1969, a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©e par le MĂ©morial de la Shoah. Un musĂ©e Ă  la mĂ©moire des juifs internĂ©s dans ces deux camps y a Ă©tĂ© inaugurĂ© en juillet 2022.
Le CERCIL, MusĂ©e-MĂ©morial des enfants du Vel d’Hiv, Ă  OrlĂ©ans (Loiret), inaugurĂ© par Simone Veil en 2011est dĂ©diĂ© aux milliers d’enfants qui furent dĂ©tenus dans ces camps.
Nous devons associer pour ne pas les oublier, les victimes du camp de Jargeau, à une quarantaine de kilomÚtres du camp de Pithiviers, enfermées de mars 1941 au 31 décembre 1945, 1 700 personnes dont 1 200 nomades.
On a comptĂ© au moins 45 dĂ©cĂšs, et parmi les 44 enfants nĂ©s au camp, 8 n’ont pas survĂ©cu.
Par le nombre de personnes internĂ©es et sa durĂ©e de fonctionnement, Jargeau est l’un des plus importants camps d’internement de nomades en France.

Secours aux enfants juifs

 – Entre 1938 et 1940, les Kindertransports (transports d’enfants) est le nom informel d’une sĂ©rie d’opĂ©rations de sauvetage qui a permis de transfĂ©rer d’Allemagne nazie vers la Grande-Bretagne des milliers d’enfants : aprĂšs les violences antisĂ©mites organisĂ©es par les Nazis pendant la « Nuit de cristal » en novembre 1938, le gouvernement britannique, sous la pression de son opinion publique et des comitĂ©s d’aide aux rĂ©fugiĂ©s, accepte d’autoriser un nombre indĂ©terminĂ© d’enfants de moins de 17 ans en provenance d’Allemagne et des territoires occupĂ©s par l’Allemagne (Ă  cette pĂ©riode l’Autriche et les territoires tchĂšques) Ă  entrer en Grande-Bretagne.
De 9 000 à 10 000 enfants, dont 7 500 juifs, seront ainsi sauvés mais la plupart ne retrouveront pas leurs parents assassinés pendant la guerre.
– Lors de l’avancĂ©e des troupes alliĂ©es, les Ă©vacuations des camps expliquent la prĂ©sence d’enfants dans les camps de concentration. En 1945 au camp de Buchenwald, une solidaritĂ© a pu ĂȘtre organisĂ©e lors de l’arrivĂ©e de centaines d’enfants aprĂšs l’évacuation d’Auschwitz. Jorge Semprun a tĂ©moigné : « Ils Ă©taient extrĂȘmement choquĂ©s par les brutalitĂ©s et la perversitĂ© des SS. Ils avaient voyagĂ© pendant des jours, ils Ă©taient complĂštement Ă©puisĂ©s. Le discours d’accueil du HauptsturmfĂŒhrer commençait par une canonnade d’injures. Il leur annonçait qu’il avait donnĂ© l’ordre que chacun d’eux reçoive vingt-cinq coup de nerf de bƓuf et qu’ils n’auraient rien Ă  manger… La rĂ©sistance clandestine des dĂ©tenus politiques mit alors toute une chaine de solidaritĂ© pour les sauver d’une mort certaine : organisation d’un block spĂ©cial [n°66] pour leur Ă©pargner la promiscuitĂ© et les agressions sexuelles des kapos polonais et des gardiens SS, des planques pour les soustraire au travail, des collectes de rabiot de soupe. »
900 enfants juifs furent sauvĂ©s Ă  Buchenwald par l’organisation clandestine des dĂ©portĂ©s politiques, français et allemands.

Enfants survivants du block 66 au camp de Buchenwald
© FNDIRP

Une solidaritĂ© s’établit au sein d’une partie des populations occupĂ©es :
Par exemple, en Belgique, 4 000 enfants ont été sauvés, en France entre 60 et 70 000.
Plusieurs organismes ont contribuĂ© Ă  les dissimuler sous une fausse identitĂ© dans des familles individuelles ou des foyers d’accueil. Un rĂ©seau s’est bien organisĂ© avec l’aide de l’OSE (ƒuvre de Secours aux Enfants), les Éclaireurs israĂ©lites de France, des organisations communistes juives telles que l’UJRE (Union des Juifs pour la RĂ©sistance et l’Entraide), des rĂ©seaux chrĂ©tiens tant catholiques que protestants.
– Les Maisons d’enfants, trĂšs majoritairement sous la responsabilitĂ© de l’OSE, s’ouvrent malgrĂ© les dangers de dĂ©nonciations comme par exemples en France :
– la maison d’enfants de Chabannes, Ă  Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse) qui de novembre 1939 Ă  janvier 1944 a offert un abri Ă  284 enfants, originaires de France, d’Allemagne, d’Autriche, de Pologne, ĂągĂ©s de 2 Ă  18 ans. DirigĂ© par FĂ©lix Chevrier, le chĂąteau de Chabannes est une maison de l’OSE. Les membres du personnel sont en majoritĂ© juifs mais ne possĂšdent pas la citoyennetĂ© française. AprĂšs une rafle en 1942, 6 enfants seront dĂ©portĂ©s. La maison ferme ses portes fin 1943. Certains des enfants seront conduits clandestinement en Suisse.
– la maison d’enfants de Chamonix (Haute-Savoie) a abritĂ© des dizaines d’enfants, de la fin 1942 jusqu’Ă  la libĂ©ration en Ă©tĂ© 1944.
Une dizaine d’enfants entreront clandestinement en Espagne et gagneront IsraĂ«l.
– la Maison d’Izieu (Ain) ouverte par Sabine et Miron Zlatin, elle a accueilli plus d’une centaine d’enfants depuis 1943. Mais le 6 avril 1944, 44 enfants ĂągĂ©s de 4 Ă  17 ans et 7 Ă©ducateurs sont arrĂȘtĂ©s sur ordre de Klaus Barbie, responsable de la Gestapo de Lyon. Sabine Zlatin Ă©tait absente ce jour-lĂ . À l’exception de 2 adolescents et de Miron Zlatin, dĂ©portĂ©s dans le convoi 73 vers les    Pays Baltes et assassinĂ©s Ă  Reval (aujourd’hui Tallinn) en Estonie, le groupe fut gazĂ© Ă  son arrivĂ©e Ă  Auschwitz-Birkenau. Seule une adulte, LĂ©a Feldblum, a survĂ©cu.

Enfants et accompagnateurs Ă  la maison d’enfants d’Izieu, Ă©tĂ© 1943
© Archives photographiques de Yad Vashem n°1408/19

Transmission de cette mémoire à Paris

– des plaques commĂ©moratives dans les Ă©coles : en 1997, d’anciens Ă©lĂšves de l’école de garçons de la rue Tlemcen dans le 20Ăšme arrondissement de Paris, rescapĂ©s de la dĂ©portation ou enfants cachĂ©s pendant la guerre, ont eu l’idĂ©e de faire des recherches sur leurs anciens camarades juifs. A l’aide des registres de l’école, une liste de 163 enfants Ă©tablissait qu’ils Ă©taient morts en dĂ©portation. Cette liste fut apposĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de l’établissement avec leurs noms et leurs Ăąges. Une plaque fut apposĂ©e sur le mur extĂ©rieur de l’école. Voici le texte portĂ© sur cette premiĂšre plaque :

A la mémoire des élÚves de cette école, déportés parce que nés juifs, victimes innocentes de la barbarie nazie, avec la complicité active du gouvernement de Vichy. Ils furent exterminés dans les camps de la mort.

Le « ComitĂ© de l’école Tlemcen » s’est créé en association, regroupant les premiers acteurs, des enseignants, des parents et leurs enfants, des responsables acadĂ©miques, des Ă©lus, tous partageant les buts de l’association : « entretenir la mĂ©moire, lutter contre l’oubli, le nĂ©gationnisme, l’antisĂ©mitisme, le racisme ; dire, en Ă©voquant les enfants, ce que fut l’horreur de ce gĂ©nocide pour ces innocents « coupables d’ĂȘtre nĂ©s juifs » ; rappeler que les idĂ©es du fascisme n’ont pas disparu ; rĂ©pĂ©ter que nous devons rester vigilants, toujours. »
Ce travail de recherche a Ă©tĂ© poursuivi dans tous les Ă©tablissements scolaires parisiens par les bĂ©nĂ©voles de l’AMEJD (Associations pour la MĂ©moire des Enfants Juifs DĂ©portĂ©s). Toutes les plaques ont Ă©tĂ© financĂ©es par la Mairie de Paris, comme celle-ci :

Plaque de l’Ecole Ă©lĂ©mentaire d’Argenteuil – Paris 1er
© AFMD 75

Des stĂšles dans les parcs et jardins de Paris
En ce qui concerne les enfants trop jeunes pour ĂȘtre scolarisĂ©s, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’ériger des stĂšles Ă  l’intĂ©rieur des parcs et jardins, endroits qui leur Ă©taient interdits pendant l’occupation par rĂšglement gouvernement de Vichy. Est Ă©crit sur les stĂšles :

Passant, lis leur nom, ta mémoire est leur unique sépulture,
eux qui sont morts sans sépulture

Dans certains parcs, des noms sont inscrits, par ex : dans le square Edouard Vailland (20e), le square du Temple (3e), le square de la Folie-Titon (11e). Entre la rue des Rosiers er la rue des Franc-Bourgeois se trouve le Parvis des 260 enfants arrĂȘtĂ©s lors de la rafle du Veld’ Hiv’, tous scolarisĂ©s Ă  l’école publique des HospitaliĂšres Saint-Gervais.

© AFMD 75

Le Jardin MĂ©morial des enfants du Vel d’Hiv’
Rue NĂ©laton dans le 15e est un lieu de recueillement et de souvenir dĂ©diĂ© aux 4 115 enfants raflĂ©s, sĂ©parĂ©s de leurs parents, dĂ©portĂ©s et exterminĂ©s Ă  Auschwitz-Birkenau. Il a Ă©tĂ© conçu comme une piĂšce vĂ©gĂ©tale entourĂ©e d’une treille sur laquelle poussent des grimpantes Ă  fleurs blanches. Des sculptures reprĂ©sentent le dĂ©chirement des enfants et des mĂšres. Des photos de familles entiĂšres avec leur biographie sont exposĂ©es.

© David Gognies/AFMD 75

La libĂ©ration de la tyrannie nazie ne marque pas la fin des souffrances pour les quelques enfants juifs survivants. Nombre d’entre eux ont dĂ» affronter la vie seuls, avec le deuil de trĂšs nombreux membres de leurs familles.

Sources

– https://www.appl-lachaise.net/monument-aux-enfants-juifs-assassines-par-les-nazis/
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/plight-of-jewish-children
https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/kindertransport-1938-40
http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/enfantscaches/
https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/maisons-denfants/chabannes/index.asp
https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_cach%C3%A9
– ANQUETIL FrĂ©dĂ©ric, Annette Monod, L’ange du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret, Ă©d. Ampelos, 2018.
– BERRI Claude, Le Vieil Homme et l’Enfant, film, 1967.
– CHRISTOPHE Francine, Une petite fille privilĂ©giĂ©e – Une enfant dans le monde des camps 1942-1945, Ă©d. L’Harmattan, 1996 ; rééd. Pocket 2001.
CLING Daniel, Adélaïde H, une résistante alsacienne, film sur Adélaïde Hautval, 2021.
– Fondation pour la MĂ©moire de la DĂ©portation, MĂ©moire Vivante, n° 57 : Les enfants et les adolescents dans le systĂšme concentrationnaire nazi (sujet du Concours National de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation, 2008/2009.
– GAREL Georges, avec la participation de Katy HAZAN, Le sauvetage des enfants juifs par l’OSE, Ă©d. Le Manuscrit, coll. « TĂ©moignages de la Shoah », 2012.
– GOSSELS Lisa et WETHERELL, Les enfants de Chavannes, film, 1999.
– MALLE Louis, Au revoir les enfants, film, 1987.
– ZAJDE Nathalie, Les enfants cachĂ©s en France, Ă©d. Odile Jacob, Paris, 2012.

Délégation de Paris des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
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