© Mairie de Paris
Toi qui passes,
souviens-toi
RAWA-RUSKA
Créé en juin 1941
© Vincent Gerbet
Description du monument
Œuvre de l’artiste français Gérard Collin-Thiébaut, il s’agit d’une simple dalle en pierre de Comblanchien, inaugurée le 14 octobre 2016 en hommage à la mémoire de « Ceux de Rawa-Ruska », les 25 000 prisonniers de guerre français et belges de ce camp de représailles.
Dans la partie supérieure, deux mains jointes tiennent une bille en pâte de verre bleue, symbolisant une goutte d’eau, eau très rare dans ce camp que Winston Churchill a nommé « le camp de la goutte d’eau et de la mort lente ».
Dans la partie inférieure est gravé le logo de l’association française « Ceux de Rawa-Ruska et leurs descendants ». Il représente deux mains ayant brisé leurs chaînes pour laisser s’envoler une colombe de la paix. La revue de l’association s’intitule EnVols.
Sur la stèle est inscrit :
« AUX PRISONNIERS DE GUERRE
INSOUMIS INTERNES RESISTANTS
AU CAMP DE REPRESAILLES DE
RAWA-RUSKA EN UKRAINE
1942-1944 »
Le camp de Rawa-Ruska
© Ceux de Rawa-Ruska
Rawa-Ruska est une petite localité de Galicie ukrainienne située près de la frontière polonaise, au nord de Lviv (anciennement Lvov, en allemand Lemberg) dans le « Triangle de la Mort », près de Belzec, Majdanek et Sobibor.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Rawa-Ruska est envahie par l’Armée rouge. Dès juin 1941, le camp de Rawa-Ruska est créé par les Nazis lors de l’opération Barbarossa, (invasion de l’URSS par l’armée allemande), situé dans une région de marécages infestés de moustiques. Le climat y est continental (été caniculaire, hiver glacial).
Les camps de la « série 300 » sont destinés aux prisonniers soviétiques.
Entre juillet 1941 et avril 1942, 18 000 à 20 000 y décèdent.
Le Stalag n°325 est créé dans une ancienne caserne de cavalerie composée d’écuries transformées en dortoirs, de baraques sommaires, de miradors, d’une clôture de barbelés. Aucun des bâtiments n’est pourvu d’eau, de lumière, de chauffage, de latrines, de paillasse. Il n’y a qu’un seul robinet d’eau – non potable – pour tout le camp. Les prisonniers sont pieds nus dans des sabots, qui leur servent parfois de gamelles. Ils souffrent de malnutrition et de nombreuses maladies (typhus, dysenterie…).
Entrée et plan du Stalag 325
© Ceux de Rawa-Ruska
Camp de représailles, ce Stalag 325, après avoir détenu les soldats de l’Armée rouge, est destiné au premier convoi de prisonniers français et belges arrivés le 13 avril 1942.
Qui sont ces prisonniers de guerre français et belges ?
Après la bataille de France et la fin des combats en juin 1940, 1 800 000 Français et 225 000 Belges sont faits prisonniers, et transportés en Allemagne, par chemin de fer. Les prisonniers sont rassemblés dans des camps de triage. Ils sont humiliés (immatriculation avec photo d’identité, crâne rasé tels des bagnards) et sont envoyés dans des Stalags (kommandos d’usines, de forêts, de construction en béton, de routes, de travail dans les mines de charbon ou de sel, dans des fermes, des carrières, de voie ferrée…).
Nombre de ces militaires refusent les conditions de travail, procèdent à des sabotages, tentent des évasions. Pour punir et dompter ces « insoumis », les Allemands les affectent dans des kommandos disciplinaires puis ils décident, en mars1942, de les transférer à Rawa-Ruska qui devient un camp de représailles destiné aux prisonniers de guerre récalcitrants. Ces prisonniers de guerre ne peuvent pas être envoyés en camps de concentration. Ce sont des militaires, non des civils et, dans le secteur de Rawa-Ruska, la convention de Genève, qui garantit à tout prisonnier de guerre un minimum de protection, ne s’applique pas.
24 à 25 000 prisonniers de guerre ont été dirigés sur Rawa-Ruska et ses sous-camps.
© Ceux de Rawa-Ruska
Les sous-camps
D’autres convois arrivent jusqu’en mars 1943. Les sous-camps sont créés, certains très loin du camp de Rawa-Ruska, vers l’Est, car le nombre de détenus ne cesse d’augmenter :
Tarnopol
Le plus important, est situé le plus à l’Est en Ukraine.
Il comprend deux grandes bâtisses (des locaux de casernement édifiés par les Russes mais non terminés).
Le 7 juin 1942, 1 800 hommes y sont conduits en train, entassés dans de vieux wagons à bestiaux.
A leur arrivée, les prisonniers doivent poser les fils de fer barbelés, les chicanes, empierrer les chemins, déblayer le sol. Ils sont également employés à la réfection ou à la création de routes et de voies ferrées.
Zwierzniek
93 prisonniers réussirent à s’en évader
Zloczow
Au mois d’août 1942, 500 hommes y furent internés.
Les prisonniers sont astreints à divers travaux : construction de baraques, de routes, destructions de pierres tombales dans des cimetières juifs, pierres utilisées pour construire les routes. D’autres coupent du bois dans les forêts alentour, remplies d’ossements humains car dans ce secteur, les « Einsatzgruppen* » sévissaient. C’est ce que l’on a appelé la « Shoah par balles ».
*Les Einsatzgruppen, groupes d’intervention : unités de police militarisées, mobiles, chargées de l’assassinat systématique des opposants et des Juifs, agissant à l’arrière du front de l’Est dans les territoires occupés (Pologne, URSS, Pays Baltes), obéissant à l’Office central de la sécurité du Reich chargé de la mise en œuvre de la Shoah.
Résistance
Les prisonniers, malgré les conditions de vie inhumaines, gardent leur esprit de résistance.
Les Français ont improvisé un défilé le 14 juillet 1942 en chantant la Marseillaise arborant leur esprit patriotique.
Les prisonniers, traduisant leur insoumission à l’ennemi, n’avaient qu’une idée : s’évader pour rejoindre leur pays. Des évasions ont eu lieu, parfois spectaculaires. Certains fugitifs ont pu rejoindre la Résistance polonaise ou les Partisans russes, d’autres ont pu arriver en Hongrie ou en Roumanie, beaucoup ont disparu sans laisser de trace…
Evacuation
En janvier 1943, les Nazis transfèrent des prisonniers de guerre français vers d’autres Stalags.
Ces prisonniers pourront, le moment venu, être échangés contre des prisonniers de l’Afrika Korps. Une grande majorité, non affectée dans des sous-camps, a été dirigée vers la citadelle de Lemberg (ville désignée en allemand, Lwow en polonais, actuellement Lviv en Ukraine).
A l’avancée de l’Armée rouge, le 19 janvier 1944, les Allemands évacuent à la hâte le restant des détenus vers l’Est. Le lendemain, la ville et le camp sont libérés. Les prisonniers restants sont retenus par les Soviétiques jusqu’à leur rapatriement en France ou en Belgique qui aura lieu seulement le 2 juillet 1945.
Sources
– Association « Ceux de Rawa-Ruska », Le camp de représailles des militaires évadés résistants, RAWA-RUSKA, Camp 325 en Ukraine 1942-1944, brochure
– Association « Ceux de Rawa-Ruska », revue EnVols, n°290
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Rava-Rouska
– https://www.appl-lachaise.net/monument-aux-prisonniers-de-rawa-ruska/
Rawa-Ruska
Créé en juin 1941
© Vincent Gerbet
Description du monument
Œuvre de l’artiste français Gérard Collin-Thiébaut, il s’agit d’une simple dalle en pierre de Comblanchien, inaugurée le 14 octobre 2016 en hommage à la mémoire de « Ceux de Rawa-Ruska », les 25 000 prisonniers de guerre français et belges de ce camp de représailles.
Dans la partie supérieure, deux mains jointes tiennent une bille en pâte de verre bleue, symbolisant une goutte d’eau, eau très rare dans ce camp que Winston Churchill a nommé « le camp de la goutte d’eau et de la mort lente ».
Dans la partie inférieure est gravé le logo de l’association française « Ceux de Rawa-Ruska et leurs descendants ». Il représente deux mains ayant brisé leurs chaînes pour laisser s’envoler une colombe de la paix. La revue de l’association s’intitule EnVols.
Sur la stèle est inscrit :
« AUX PRISONNIERS DE GUERRE
INSOUMIS INTERNES RESISTANTS
AU CAMP DE REPRESAILLES DE
RAWA-RUSKA EN UKRAINE
1942-1944 »
Le camp de Rawa-Ruska
© Ceux de Rawa-Ruska
Rawa-Ruska est une petite localité de Galicie ukrainienne située près de la frontière polonaise, au nord de Lviv (anciennement Lvov, en allemand Lemberg) dans le « Triangle de la Mort », près de Belzec, Majdanek et Sobibor.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Rawa-Ruska est envahie par l’Armée rouge. Dès juin 1941, le camp de Rawa-Ruska est créé par les Nazis lors de l’opération Barbarossa, (invasion de l’URSS par l’armée allemande), situé dans une région de marécages infestés de moustiques. Le climat y est continental (été caniculaire, hiver glacial).
Les camps de la « série 300 » sont destinés aux prisonniers soviétiques.
Entre juillet 1941 et avril 1942, 18 000 à 20 000 y décèdent.
Le Stalag n°325 est créé dans une ancienne caserne de cavalerie composée d’écuries transformées en dortoirs, de baraques sommaires, de miradors, d’une clôture de barbelés. Aucun des bâtiments n’est pourvu d’eau, de lumière, de chauffage, de latrines, de paillasse. Il n’y a qu’un seul robinet d’eau – non potable – pour tout le camp. Les prisonniers sont pieds nus dans des sabots, qui leur servent parfois de gamelles. Ils souffrent de malnutrition et de nombreuses maladies (typhus, dysenterie…).
Entrée et plan du Stalag 325
© Ceux de Rawa-Ruska
Camp de représailles, ce Stalag 325, après avoir détenu les soldats de l’Armée rouge, est destiné au premier convoi de prisonniers français et belges arrivés le 13 avril 1942.
Qui sont ces prisonniers de guerre français et belges ?
Après la bataille de France et la fin des combats en juin 1940, 1 800 000 Français et 225 000 Belges sont faits prisonniers, et transportés en Allemagne, par chemin de fer. Les prisonniers sont rassemblés dans des camps de triage. Ils sont humiliés (immatriculation avec photo d’identité, crâne rasé tels des bagnards) et sont envoyés dans des Stalags (kommandos d’usines, de forêts, de construction en béton, de routes, de travail dans les mines de charbon ou de sel, dans des fermes, des carrières, de voie ferrée…).
Nombre de ces militaires refusent les conditions de travail, procèdent à des sabotages, tentent des évasions. Pour punir et dompter ces « insoumis », les Allemands les affectent dans des kommandos disciplinaires puis ils décident, en mars1942, de les transférer à Rawa-Ruska qui devient un camp de représailles destiné aux prisonniers de guerre récalcitrants. Ces prisonniers de guerre ne peuvent pas être envoyés en camps de concentration. Ce sont des militaires, non des civils et, dans le secteur de Rawa-Ruska, la convention de Genève, qui garantit à tout prisonnier de guerre un minimum de protection, ne s’applique pas.
24 à 25 000 prisonniers de guerre ont été dirigés sur Rawa-Ruska et ses sous-camps.
© Ceux de Rawa-Ruska
Les sous-camps
D’autres convois arrivent jusqu’en mars 1943. Les sous-camps sont créés, certains très loin du camp de Rawa-Ruska, vers l’Est, car le nombre de détenus ne cesse d’augmenter :
Tarnopol
Le plus important, est situé le plus à l’Est en Ukraine.
Il comprend deux grandes bâtisses (des locaux de casernement édifiés par les Russes mais non terminés).
Le 7 juin 1942, 1 800 hommes y sont conduits en train, entassés dans de vieux wagons à bestiaux.
A leur arrivée, les prisonniers doivent poser les fils de fer barbelés, les chicanes, empierrer les chemins, déblayer le sol. Ils sont également employés à la réfection ou à la création de routes et de voies ferrées.
Zwierzniek
93 prisonniers réussirent à s’en évader
Zloczow
Au mois d’août 1942, 500 hommes y furent internés.
Les prisonniers sont astreints à divers travaux : construction de baraques, de routes, destructions de pierres tombales dans des cimetières juifs, pierres utilisées pour construire les routes. D’autres coupent du bois dans les forêts alentour, remplies d’ossements humains car dans ce secteur, les « Einsatzgruppen* » sévissaient. C’est ce que l’on a appelé la « Shoah par balles ».
*Les Einsatzgruppen, groupes d’intervention : unités de police militarisées, mobiles, chargées de l’assassinat systématique des opposants et des Juifs, agissant à l’arrière du front de l’Est dans les territoires occupés (Pologne, URSS, Pays Baltes), obéissant à l’Office central de la sécurité du Reich chargé de la mise en œuvre de la Shoah.
Résistance
Les prisonniers, malgré les conditions de vie inhumaines, gardent leur esprit de résistance.
Les Français ont improvisé un défilé le 14 juillet 1942 en chantant la Marseillaise arborant leur esprit patriotique.
Les prisonniers, traduisant leur insoumission à l’ennemi, n’avaient qu’une idée : s’évader pour rejoindre leur pays. Des évasions ont eu lieu, parfois spectaculaires. Certains fugitifs ont pu rejoindre la Résistance polonaise ou les Partisans russes, d’autres ont pu arriver en Hongrie ou en Roumanie, beaucoup ont disparu sans laisser de trace…
Evacuation
En janvier 1943, les Nazis transfèrent des prisonniers de guerre français vers d’autres Stalags.
Ces prisonniers pourront, le moment venu, être échangés contre des prisonniers de l’Afrika Korps. Une grande majorité, non affectée dans des sous-camps, a été dirigée vers la citadelle de Lemberg (ville désignée en allemand, Lwow en polonais, actuellement Lviv en Ukraine).
A l’avancée de l’Armée rouge, le 19 janvier 1944, les Allemands évacuent à la hâte le restant des détenus vers l’Est. Le lendemain, la ville et le camp sont libérés. Les prisonniers restants sont retenus par les Soviétiques jusqu’à leur rapatriement en France ou en Belgique qui aura lieu seulement le 2 juillet 1945.
Sources
– Association « Ceux de Rawa-Ruska », Le camp de représailles des militaires évadés résistants, RAWA-RUSKA, Camp 325 en Ukraine 1942-1944, brochure
– Association « Ceux de Rawa-Ruska », revue EnVols, n°290
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Rava-Rouska
– https://www.appl-lachaise.net/monument-aux-prisonniers-de-rawa-ruska/
Délégation de Paris des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain 75005 Paris
Contact : afmd.dt75@gmail.com
©AFMD75
Délégation de Paris
des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
Contact :
afmd75@gmail.com
©AFMD75
Délégation de Paris
des Amis de la Fondation
pour la Mémoire
de la Déportation
31 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
Contact
afmd75@gmail.com
©AFMD75